L’agave : une plante précieuse du Mexique

 

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L’agave : une plante précieuse du Mexique
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Quand on arrive au Mexique, les paysages désertiques paraissent plus beaux et apportent une certaine sérénité. C’est dans ces lieux arides et parfois hostiles que les agaves poussent à perte de vue. Je les prenais pour des formes de cactus, mais en me renseignant, je découvre que ces plantes ont une importance capitale pour les Mexicains. Découvrons ensemble pourquoi …

La carte d’identité des agaves

L’agave : une plante précieuse du Mexique

Avant de vous dire quelle place l’agave tient dans la culture mexicaine, apprenons d’abord à la connaître. Il s’agit d’une plante succulente de la famille des Agavacées. Il est originaire de l’Amérique centrale et plus précisément du Mexique. Si ses feuilles peuvent avoir différentes couleurs, en fonction des régions, ses fleurs virent souvent vers le jaune-vert. Ces plantes, et plus précisément leurs feuilles peuvent atteindre plus de 2,5 m de hauteur.

Les Européens ont introduit cette plante en Europe au cours de la colonisation. Aujourd’hui, on recense plus de 300 espèces à travers le monde. Selon les biologistes, 75 % d’entre elles poussent au Mexique et 55 % d’entre elles ne poussent que sur le sol mexicain.

L’agave, une plante riche en histoire

L’agave, une plante riche en histoire

Cela fait plus de 12 millions d’années que l’agave pousse sur la terre. Selon les spécialistes, les annales de Cuauhtitlan en font déjà part en déclarant qu’en l’an 700 avant J.-C., une femme otomi en lavait déjà pour obtenir des fibres. Ce fait se situait dans une région nommée Texcalapan.

Cela suppose que l’agave est exploité depuis des millénaires et que les Mexicains en ont hérité les secrets de leurs ancêtres. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore, cette plante est utilisée à différentes fins dont la production de Tequila.

Même si cette boisson est le produit fini le plus connu, elle n’est pas la seule. L’agave sert aussi à produire d’autres boissons alcoolisées à savoir le pulque et le mezcal. On en tire aussi du vinaigre. Leur technique de production diffère de celle de la tequila.

Si pour les boissons, les producteurs utilisent surtout le cœur et la sève de la plante, les fibres sont, quant à elles, utilisées pour d’autres fins. Au temps des Mayas, elles servaient à fabriquer des instruments à vent que l’on appelle Quiotes. Chez les Mexicains, les fibres et les feuilles servent à fabriquer des hamacs, des sacs et aussi des nappes. Vous en trouverez un grand nombre sur les marchés artisanaux donc emportez-en quelques-uns en souvenir.

Enfin, il faut savoir que depuis toujours, l’agave est utilisé en médecine douce. Il serait un excellent laxatif utilisé pour traiter la constipation. Il permettrait aussi de prévenir l’ostéoporose et le diabète.

Quel type d’agave est utilisé pour la fabrication de Tequila ?

fabrication de Tequila

Comme je le disais plus haut, on recense plusieurs espèces d’agaves au Mexique. Celui utilisé pour la production de Tequila est baptisé Agave Tequilana. Ce dernier se démarque par sa couleur bleue-verte et d’ailleurs, il est parfois surnommée agave bleue.

Dans certaines régions, ses plantations couvrent les collines de sa douce couleur, donnant un charme certain aux paysages. Globalement, on retrouve cette variété dans 180 localités mexicaines regroupées dans cinq Etats du pays. Seuls ces cinq Etats sont autorisés à utiliser l’agave bleu pour la production de Tequila. Il s’agit notamment de Jalisco, de Tamaulipas, de Michoacan, de Guanajuato et de Nayarit.

Il est important de préciser que seules les boissons produites dans ces Etats peuvent obtenir l’appellation de « Tequila ». Un décret a d’ailleurs été instauré en 1978 pour créer l’Appellation d’Origine Contrôlée Tequila.

Ce point est essentiel, car à travers le pays, on trouve d’autres variétés de tequilas qui n’en portent toutefois pas le nom.

Lire aussi – Quelles boissons alcoolisées peut-on trouver au Mexique ?

Quels sont les différents types de tequilas connus ?

Les variétés les plus courantes sont :

  • La tequila de type mixto: en plus du sucre apporté par l’agave, cette dernière contient 49 % d’autres sucres
  • La tequila 100 % agave qui ne contient exclusivement que d’agave : c’est la variété la plus appréciée tant au Mexique qu’à l’internationale
  • La tequila blanca ou plata: cette boisson n’a pas eu le temps de vieillir. C’est un alcool blanc que l’on utilise surtout pour confectionner des cocktails comme l’Acapulco, la Margarita ou encore la tequila sunrise
  • La tequila oro: cette dernière tient sa couleur, non pas d’un processus de vieillissement, mais de colorants artificiels. Comme la blanca, elle n’a presque pas vieilli
  • La tequila reposada: cette dernière offre une petite saveur poivrée. Elle a mûri neuf mois dans un fût en chêne
  • La tequila anejo: elle a également mûri dans un fût de chêne, mais pendant 12 mois. Cette boisson est généralement servie en digestif
  • La tequila extra anejo: contrairement à la précédente, celle-ci est restée beaucoup plus longtemps dans les fûts puisque le vieillissement dure au moins trois ans. C’est une tequila haut de gamme qui se vend plus cher

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Dans les cinq Etats producteurs de Tequila, plus de 35 000 hectares de terrain sont recouverts d’agave bleu. Cela s’étend du pied du volcan tequila au canyon du Rio Grande. Grâce à ces vastes plantations, l’agave a donné un paysage très caractéristique au Mexique tandis que sa production a fait naître de belles haciendas et distilleries.

Ces dernières reflètent une parfaite fusion entre cultures mexicaines, traditions préhispaniques, processus de distillation européen et nouvelles technologies de production.

Grâce à cet ensemble, l’Unesco a décidé de classer la Tequila au rang de patrimoine mondial de l’humanité en 2008. Un titre supplémentaire qui accorde à cette boisson davantage de lettres de noblesse.

Soulignons que pour pouvoir bien évoluer, l’agave doit pousser à moins de 2 000 mètres d’altitude et dans un environnement semi-aride où la température avoisine les 22°C.

Tequila : une boisson, mais aussi une ville

Les paysages qu’on vient de décrire se remarquent surtout dans l’Etat de Jalisco et plus particulièrement dans la ville baptisée … Tequila. Cette dernière se situe à environ 50 km de Guadalajara, au creux de la vallée d’Amatitan. Dès qu’on se rapproche de la vallée, le regard est happé par les plantations d’agaves bleus.

C’est dans cette ville que les premières distilleries de Tequila sont nées vers la fin du 18e siècle, à l’époque où le roi d’Espagne a validé la première licence pour la production de la boisson.

Aujourd’hui, la ville de Tequila est toujours la première productrice et malgré sa taille, elle abrite plus de la moitié des distilleries que compte le pays. Notez que chaque industrie doit avoir une autorisation délivrée par le gouvernement.

Pour en connaître davantage sur l’histoire du breuvage, vous pouvez visiter dans cette cité le musée national de la tequila. Cet établissement met en avant l’histoire de la plante ainsi que l’élaboration de la boisson.

Un circuit thématique baptisé la route de la tequila a également été aménagée aux alentours de la ville. Cet itinéraire vous permet de plonger au cœur des plantations d’agaves et de découvrir les plus belles distilleries du pays dont les deux plus anciennes d’entre elles. Il s’agit de la distillerie Souza et celle de La Rojeña.

Peut-on faire pousser de l’agave chez nous ?

Si un climat semi aride règne dans votre région, vous avez des chances de faire pousser des agaves à condition d’avoir un large terrain. Idéalement, ils ne doivent pas être exposés à une température inférieure à 0 ou 5°C même si certaines espèces sont plus résistantes au froid.

Il vous faut ensuite respecter quelques règles pour sa culture. Il doit être placé dans une zone bien ensoleillée et sur un sol sablonneux et aride. Il faut néanmoins qu’il soit aussi bien drainé.

Pour en cultiver, il faut utiliser des semis ou des rejets. Lorsque vous les plantez, il ne faut pas trop les enfoncer dans le sol puisque les graines ont besoin de la lumière du soleil pour germer. Une fois que la plante sortira de terre, il ne faut pas trop l’arroser. Un sol trop humide risque de la faire pourrir et de la tuer.

A part cela, il ne nécessite pas trop d’entretien, mais retenez qu’au bout d’une dizaine d’années, après avoir fleuri, la plante va mourir petit à petit. C’est une plante monocarpique c’est-à-dire qu’elle ne fleurit qu’une seule fois.

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