Salinas Grandes : un désert de sel à voir en Argentine

 

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Salinas Grandes : un désert de sel à voir en Argentine
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Salinas Grandes : un désert de sel à voir en Argentine

Lorsque j’ai décidé de visiter l’Argentine, je me voyais déjà sur la route, m’acheminant vers de vastes horizons assez déserts et fuyant, autant que possible, les grandes villes. Certes, Buenos Aires ou encore Mendoza ont plein de charme, mais je préfère plus les zones reculées qui nourrit mes pellicules d’immensité et de splendeur. On m’a justement parlé d’un endroit qui répond à ces qualificatifs : les Salinas Grandes. Bien sûr, j’ai pris la route aussi vite que possible pour me retrouver au cœur d’un paysage d’une blancheur immaculée.

Une courte présentation des Salinas Grandes

Comme toujours, on commence le récit par une présentation du lieu pour que vous arriviez bien à me situer sur la carte. Les « Salinas Grandes » sont un grand salar, à cheval sur les provinces de Jujuy et de Salta, dans le Nord-Ouest Argentin. Que vous partez de l’une ou de l’autre, vous y arriverez facilement, mais mon option c’est Jujuy, et plus précisément le village de Purmamarca.

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De ce village, il faut emprunter la route nationale 52. Après avoir parcouru une distance de 52 km, on arrive aux Salinas Grandes. Ces dernières trônent à environ 3 415 m d’altitude, soit environ 1 000 m d’altitude au-dessus de Purmamarca. Autant vous dire tout de suite qu’il est possible de souffrir de « soroche » ou mal des montagnes à cause de l’altitude, mais il existe des solutions pour le combattre. D’ailleurs, même si j’en ai un peu souffert moi-même, cela ne m’a pas empêché d’admirer et de profiter pleinement de ce site à couper le souffle.

Pour information :

Un « salar » est un désert de sel. Il ne faut pas le confondre avec « salina ». Dans le premier cas, le désert est composé de plusieurs types de sédiments comme le sulfate, le borate, le nitrate et bien sûr, le chlorure de sodium. Dans le second cas, on y trouve essentiellement du chlorure de sodium, plus communément appelé du sel. La « salina » fait alors partie d’un « salar ». Le terme peut aussi indiquer une exploitation de sel.

Les Salinas Grandes rejoignent le second terme « salina ». Autrement dit, on y trouve surtout du sel et des exploitations de sel.

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Que voir aux Salinas Grandes ?

Que voir aux Salinas Grandes ?

Du sel, du sel et du sel, pardi ! Puisqu’il s’agit d’un désert de sel, à quoi peut-on bien s’attendre de plus ? Pas à ces fines pellicules d’eau qui couvre le désert par endroit durant la saison de pluie en tous cas. Et surtout, on ne s’attendait pas à ce que le site soit aussi beau (et là, je pèse mes mots).

On est arrivé sur place assez tôt pour avoir le désert à nous tout seul. Bien que d’autres soient déjà arrivés avant nous, on n’a remarqué leur présence qu’en repartant tant le désert est vaste. Le guide me dit justement que les Salinas Grandes s’étendent jusqu’à 12 000 hectares (120 km² pour ceux qui fonctionnent au km).

Même tôt le matin, la blancheur de la couche de sel éblouit le regard. N’oubliez pas vos lunettes de soleil, ainsi qu’une crème solaire. A certains endroits, là où le sel a été raclé, on remarque quelques bassins d’eau peu profonds d’un bleu très clair. L’eau a été déposée là par les pluies récentes. Il faut dire que j’ai visité la zone au mois de février, soit en plein été, une saison à la fois chaude et humide en Argentine.

Le site est ouvert à longueur d’année donc si vous souhaitez un temps plus sec, planifiez votre visite entre juillet et septembre. Comme il n’y a pas de pluie, le désert sera d’un blanc immaculé, sans les flaques bleutées.

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A part le sel, il faut noter que la région abrite une riche biodiversité. Autour des Salinas Grandes, on a surtout aperçu des flamants roses, des vigognes et des suris. Mais globalement,  dans cette partie nord-ouest du pays, dans le désert de la Puna, on peut apercevoir le condor des Andes, le chat des Andes et le chinchilla.

Comment ce désert est-il apparu au creux de ces montagnes ?

Situé dans le Nord-Ouest de l’Argentine, les Salinas Grandes s’étendent au creux de hautes montagnes, sans mer à l’horizon. Il est alors logique que je me pose la question : d’où viennent toutes ces étendues de sel ?

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Un petit cours d’histoire et de géologie s’impose (j’y ai eu droit aussi, rassurez-vous) :

L’histoire raconte que la zone était complètement submergée par la mer il y a de cela 600 millions d’années. L’eau s’est ensuite retirée petit à petit à cause de mouvements brutaux des couches terrestres. Cela a aussi favorisé la fusion de certaines roches sous l’effet de l’agitation du magma. Résultat : des chaînes de montagnes, des plateaux et bien sûr, de vallées apparurent.

Au fil des ans, chaque fois que la pluie tombait, les eaux ruissellent du haut des montagnes pour atterrir sur le haut plateau. En chemin, la forte activité volcanique de la région les chargèrent de minéraux. Une fois arrivées au niveau du haut plateau, elles formaient une lagune puisqu’elles ne pouvaient pas être évacuées vers l’extérieur de cette vallée. Les eaux finissaient alors par s’évaporer sous la chaleur tropicale. Seuls les minéraux restèrent en place d’où la naissance de ce désert de sel.

Aujourd’hui, la couche de sel est épaisse d’environ 30 cm, preuve que les couches de minéraux se sont superposées d’année en année. Grâce à cette épaisseur, on peut très bien rouler en voiture par-dessus le désert.

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Peut-on manger ce sel ?

Oui, mais il passe d’abord par un traitement spécifique. Les exploitants, après l’avoir raclé, le nettoie puis y ajoute de l’iode. Cela est nécessaire, car n’étant pas d’origine marine, mais volcanique, le sel des Salinas Grandes en est dépourvu.

Dès l’époque pré-hispanique, la région abrite de nombreuses exploitations qui ravitaillaient toutes les régions alentours en sel de table. Aujourd’hui, seuls les Quechuas continuent de récolter ce minerai comme autrefois.

Pour information : le sel est le seul minerai au monde que l’on peut manger.

Que voir aux alentours des Salinas Grandes ?

Que voir aux alentours des Salinas Grandes ?

Après avoir passé trois bonnes heures à parcourir les Salinas Grandes de long en large, on décide de repartir. Le guide ne rebrousse toutefois pas le chemin, mais poursuit vers le sud. Peut-être à mon air étonné, il rit et me dit qu’il m’emmène voir les alentours et effectivement, au bout d’environ 65 km, on atteint un petit village du nom de San Antonio de Los Cobres.

Il m’explique ensuite que si nous continuons vers le sud-ouest, le chemin nous mène jusqu’à la lagune de Guayatayoc et que si nous allons vers le sud-est, on atteint la vallée de la Quebrada de Humahuaca. Nous revenons alors sur nos pas, mais en chemin, il me dit encore que si nous prenons vers l’ouest, on va arriver au village de Susques et que si nous continuons vers le nord-ouest, on peut atteindre le désert de la Puna Salada. Rassurez-vous, on a bien visité tous ces endroits, mais à chaque aventure, un autre billet.

Bref, après ce détour, nous revenons sur la route nationale 52 pour retourner à Purmamarca. Une autre information pour ceux qui veulent quitter l’Argentine après cette visite : en poursuivant votre chemin sur cette route, vous arriverez, 243 km plus loin, au Chili.

Quelques conseils pratiques

Après avoir vécu cette expérience magique dans les Salinas Grandes, voici quelques conseils que je vous donne :

  • N’oubliez pas votre paire de lunettes de soleil et la crème solaire
  • Pensez toujours à emporter des vêtements chauds (même en été), car à une telle altitude, le vent souffle fort et les changements climatiques sont fréquents. Notez également qu’il y a une grosse différence de température entre le jour et la nuit. En hiver, la neige est au rendez-vous.
  • N’essayez pas de vous rendre aux Salinas Grandes sitôt arrivé en Argentine. Vu que le site se situe à une altitude assez élevé, essayez de faire quelques étapes en gagnant petit à petit en hauteur. Cela aide à s’acclimater et à moins souffrir du « soroche » ou « apunamiento ». ce mal de montagnes se ressente le plus souvent à plus de 3 000 m d’altitude. Il peut se traduire par des maux de tête plus ou moins violentes et une sensation de mal-être général. Si vous commencez à avoir quelques symptômes, commencez par avaler un comprimé d’antidouleur pour calmer momentanément la migraine et avoir le temps d’admirer les lieux. Si elle devient insoutenable, il vaut mieux redescendre.

Pour info, les populations locales mâchent des feuilles de coca pour combattre le soroche. Cela les aide aussi à lutter contre la faim et la fatigue.

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