Iquitos : Cap sur la ville d’Iquitos au Pérou

 

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Iquitos : Cap sur la ville d’Iquitos au Pérou
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Iquitos est une ville péruvienne qui occupe d’ailleurs le tiers du territoire du pays. Elle est la capitale du département de Loreto. Elle figure parmi les plus grandes villes du Pérou, mais malgré sa taille, elle n’est pas accessible par voie terrestre. Elle se situe effectivement au cœur de la forêt amazonienne et pour s’y rendre, soit on emprunte la voie fluviale, soit la voie aérienne. La ville abrite aujourd’hui près de 500 000 habitants.

Son histoire

Iquitos fut un important passage de conquistadores dès le 16ème siècle. C’est le père Bahamonte qui y a érigé, en 1640, les premières réductions du Loreto, là où se situe l’actuelle Iquitos. De cette année jusqu’en 1768, les Jésuites y ont établi un total de 152 réductions afin d’y réunir les Indiens. Du 17ème au 18ème siècle, les Franciscains et les Jésuites y ont réalisé une évangélisation rapide.

En 1860, Iquitos apparaît de manière officielle et a accueilli les premiers migrants. Un an plus tard, le Département maritime et militaire du Loreto y fut établi ce qui a accéléré la croissance et la prospérité de la région. De nouveaux habitants sont venus s’y installer surtout depuis l’ouverture des voies fluviales à la navigation à vapeur. C’est toutefois grâce au caoutchouc qu’Iquitos doit sa plus grande expansion. Ce boom a commencé en 1880 et a duré plus d’une trentaine d’années. Le marché de caoutchouc d’Iquitos était connu à l’échelle mondiale et ce, malgré les conditions de travail périlleuses qu’a dû supporter la main d’œuvre abondante.

Iquitos au Pérou

En 1897, la ville comptait dans les 10 000 habitants et les échanges qui s’y opéraient étaient de plus en plus importants grâce à la liaison fluviale avec Manaus et Pucallpa. Malgré cette croissance, l’église ne comptait que très peu de fidèles en 1903.

En 1911, la ville abrite plus de 15 000 habitants dont des Chinois, des Français, des Juifs Marocains, des Italiens, des Espagnols, des Brésiliens, des Portugais, des Nord-Américains et des Allemands. Cette population cosmopolite a forgé petit à petit la culture de la ville.

Quand l’ère du caoutchouc s’effondre en 1910 à cause de la surexploitation de l’hévéas, la population a dû se tourner vers d’autres ressources dont :

  • Les résines, le bois précieux et la vente d’animaux dans les années 1920
  • L’or, l’huile et le pétrole dans les années 1930

De nos jours, Iquitos abrite un important port fluvial sur l’Amazone et la ville se trouve entre les rios Itaya, Nanay et Amazone. Depuis l’année 2000, une route terrestre permet d’atteindre la ville de Nauta.

Le tourisme

Iquitos est devenue une importante destination touristique. Le nombre de visiteurs croît chaque année et pour optimiser ce secteur, le département de Loreto a investi dans de nombreuses infrastructures touristiques. Les lieux les plus incontournables de cette ville péruvienne sont :

  • Le quartier de Belén

On le surnomme « Venise de l’Amazonie » et se démarque par ses palafites, des cités lacustres reliées entre elles par des passerelles. Il se situe sur la rive gauche du rio Itaya et se divise en deux parties : Alto Belén qui se situe sur les hauteurs et abrite des lieux touristiques comme le marché de Belén, le Mirador de Belén, l’embarcadère Puerto Sata Rosa, le Mirador de Cornejo Portugal. Le Bajo Belén abrite quant à lui les ports de Belén, la Glorieta et la Venise Loretana. Cette dernière est la principale attraction de ce quartier avec ses maisons sur pilotis, ses passerelles et ses canoës qui servent de moyen de transport.

Maison sur pilotis à Iquitos

  • La Plaza de Armas

On l’appelle également « Plaza del Comercio » et c’est le lieu de rencontre de toute la population. On retrouve aux alentours de cette place la Cathédrale, la bibliothèque municipale, les édifices de l’hôtel El Dorado et la Casa de Fierro ou Maison de Fer. Cette dernière est l’un des symboles de la ville. Elle a été construite en 1887 et a été dessinée par Gustave Eiffel. Elle est arrivée à Iquitos en 1890. Aujourd’hui, elle abrite de nombreuses boutiques et restaurants.

  • Le Malecon Tarapaca

Il s’agit d’un boulevard qui abrite les grandes villas des barons du caoutchouc. On y trouve aujourd’hui encore de très belles demeures et d’ailleurs, le boulevard est encore très bien entretenu. Il donne une vue panoramique sur le quartier de Belén et l’Amazone.

  • L’embarcadère de Bellavista

Elle se situe à environ 5km de la Plaza de Armas, sur la rive droite du rio Nanay. C’est de là que partent les embarcations touristiques en direction du rio Momon, des communautés indigènes Boras de San Andrés, de Manacamiri ou de Padre Cocha et de toutes les autres excursions réalisées sur l’Amazone. Elle donne aussi accès au marché de Bellavista où on pourra déguster des plats typiques de la région.

  • Le Mercado Artesanal de San Juan

Il se trouve à 6 km au sud-ouest de la Plaza de Armas. On y trouve une grande variété d’articles de souvenirs dont la plupart est issu de l’artisanat indigène. Il dispose également de lieux d’expositions dédiés à la culture amazonienne. Il accueille, chaque année, le Carnaval d’Iquitos au mois de février et la fête de la Saint Jean, un important évènement qui se déroule le 24 juin.

  • L’île aux Singes

La Isla de los Monos, comme on l’appelle au Pérou, se situe sur la rive droite de l’Amazone, à environ 30 km au nord d’Iquitos. L’île, qui couvre une surface de 250 hectares est un véritable sanctuaire pour les singes. Elle abrite sept espèces de singes différents qui se partagent le territoire depuis bientôt 15 ans. Les visiteurs y trouveront des singes Araignées, des Ouistitis pygmées, des singes hurleurs, des Saki Moine, des Sagouins, des Tucuns et des singes laineux. Depuis le temps, ces animaux se sont habitués à la présence humaine et n’hésitent pas à se rapprocher des visiteurs quand ils viennent. Ces primates ont été recueillis sur l’île afin de les protéger. Ce bout de terre où poussent à profusion bananiers, cacaoyers et papayers est un véritable havre de paix pour eux. Pour ne pas que l’espace soit trop  l’étroit, certains pensionnaires sont libérés dans leur habitat naturel au bout d’un certain temps afin d’accueillir d’autres singes.

  • La Réserve Nationale Allpahuayo Mishana

- La Réserve Nationale Allpahuayo Mishana à Iquitos

Cet endroit se situe à 27 km au sud-ouets d’Iquitos. Elle fait partie des réserves qui affichent les plus hauts indices de biodiversité. Elle s’étend sur une superficie de 58 hectares, territoire abritant 1 780 espèces de plantes, 522 espèces de papillons, 475 espèces d’oiseaux, 155 espèces de poissons, 145 espèces de mammifères, 120 espèces de serpents et 83 espèces d’amphibiens. Cette réserve est un vrai paradis pour les scientifiques, mais est aussi ouverte au grand public. Elle abrite un grand nombre d’espèces végétales endémiques dont une grande majorité a des vertus médicinales. Parmi elles, on peut citer l’abuta utilisé pour traiter le diabète, le quinquina qui guérit la Malaria, le pétiveria alliacea connu pour être un anticancérigène, … C’est également là qu’on trouve le Tipuana tipu utilisé dans la fabrication du parfum Chanel n°5. Côté faune, la réserve abrite le Manati (connu sous le nom de Lamantin en français), le Loup de la rivière, la loutre géante, la tortue de l’Amazone connue sous le nom de Taricaya, le tégu, les aras, …

  • La papillonneraie Pilpintuwasi

Cet endroit se situe sur la rive gauche du rio Nanay. Comme son nom l’indique, c’est une réserve généralement dédiée aux papillons, mais elle dispose aussi d’un refuge où l’on soigne des animaux. C’est pour cela que les visiteurs y découvriront aussi des paresseux, des félins, des toucans, des singes et même des anacondas.

  • Le Complexe touristique de Quistococha

Cet endroit couvre une superficie de 369 hectares et se situe à environ 14 km au sud d’Iquitos. On y trouve un zoo abritant près de 70 espèces animales de la région dont l’aigle Harpie, le dauphin rose, le jaguar, … Elle abrite aussi un jardin botanique, un serpentarium, un aquarium, un musée, des terrains de sport, des aires de jeu pour les enfants, des restaurants et des bars. Une plage artificielle, le Tunchi Playa, y a également été établie. Outre découvrir, les visiteurs pourront également s’y baigner, faire des promenades en barque ou faire des randonnées sur les sentiers qui ont été aménagées à travers le complexe.

  • La ayahuasca

Il s’agit d’une boisson à base d’une liane appelée Banisteriopsis caapi. C’est une spécialité indigène que les chamans utilisent dans un but thérapeutique. C’est en partie grâce à ce breuvage hallucinogène que bon nombre de touristes sont venus à Iquitos et a donné naissance à une sorte de tourisme mystique. Il faut savoir que la liane utilisée se compose d’harmaline et d’harmine qui sont des alcaloïdes à propriétés psychotropes. Pour boire cette boisson, il faut assister à ses séances de travail qui prennent la forme de cérémonie religieuse. Tous les participants, en formant un demi-cercle, s’assoient sur le sol tandis que le chaman chasse les ondes négatives avec la fumée de son cigare. Il distribue ensuite l’ayahuasca à tous les participants tout en entonnant des chants rituels. Au bout de trois quarts d’heures, les effets du breuvage commencent à se faire ressentir et se présentent sous forme de sueurs, de diarhées, de nausée, de vomissements et d’autres sensations désagréables. Malgré ces effets, ces cérémonies sont très prisées des touristes et pour cause : c’est dans ces piteux états qu’ils devront comprendre leurs visions et les appliquer dans la réalité.

  • Le Puerto Almendra

C’est une communauté peuplée par les Cocamas Cocamilas. La région est riche en amandiers et ces arbres ont d’ailleurs donné son nom au village. Avant d’arriver à destination, il faudra passer par l’Amazon Golf Course et le jardin botanique El Huayo. Ce dernier a été créé en 1964 et abrite plus de 250 variétés d’arbre. Le jardin s’étend sur une surface de 2 000 hectares. Outre ce jardin, Puerto Almendra abrite également des lagunes, la Cocha Acarahuazu du nom du poisson qui vit dans ses profondeurs et la Cocha Cementerio. La communauté vit à une vingtaine de kilomètres d’Iquitos.

  • Padre Cocha

C’est une communauté qui vit sur la rive gauche du rio Nanay. Le village abrite encore des maisons typiques bordées par des chemins pietonniers. C’est un petit paradis vert où la population revêt encore leurs habits traditionnels et organisent des danses typiques. Les habitants fabriquent également des objets artisanaux qu’ils mettent en vente aux touristes.

  • Santa Clara

Ce lieu est habité par la communauté Cocama Cocamilla et se trouve à 15 km au sud d’Iquitos. De juin à septembre, pendant la saison sèche, l’endroit fait place à une plage de sable blanc où tous les habitants d’Iquitos se ruent pour se baigner, faire du kayak, du canoë, de la planche à voile, de la voile ou encore du ski nautique. L’ambiance y est très festive à la date du 8 août, jour où la population célèbre le Vierge de Santa Clara.

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