Argentine : un nouveau défaut de paiement

 

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Argentine : un nouveau défaut de paiement
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En 2001, l’Argentine a déjà connu un défaut de paiement face à ses créanciers ce qui a entraîné une crise au pays. On s’inquiète donc de l’avenir avec le nouveau défaut de paiement auquel le pays fait face aujourd’hui surtout que les solutions trouvées le poussent à payer en totalité ses dettes.

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Le nouveau défaut de paiement

La date d’échéance était le 30 juillet dernier, mais malheureusement pour l’Argentine, le gouvernement n’a pas été en mesure de l’honorer. Le paiement devait concerner tous les créanciers du pays, mais une décision d’un juge New-Yorkais a ordonné à ce que l’Argentine rembourse d’abord deux de ses créanciers avant de régler les autres.

Deux créanciers qui valent 1,3 milliard de dollars

À eux deux, les deux créanciers qu’il fallait payer en premier vaudraient au pays un total de 1,3 milliard de dollars. Le montant, même colossal en soi, ne pose pas de problème majeur au gouvernement argentin étant donné qu’il a les moyens de l’honorer, mais le principal obstacle c’est que la décision judiciaire donne aux deux créanciers la possibilité de demander un paiement en totalité. L’Argentine craint donc que si le pays rembourse ces deux créanciers à 100 %, les autres créanciers risquent également de suivre leur exemple alors qu’ils ont déjà consenti à une réduction des dettes après le défaut de paiement de 2001.

La clause RUFO

La clause RUFO (Rights on Future Offers) garantit aux créanciers qu’ils seront remboursés autant que la meilleure entente. Autrement dit, si le gouvernement argentin accepte de payer la totalité de ses dettes envers les deux créanciers, les autres pourront aussi demander à être payés à 100 % étant donné que leur contrat incluait cette clause. La crainte du ministre de l’Économie, Axel Kicilof, est donc fondée.

La décision judiciaire est-elle prise en compte par la clause RUFO ?

La clause RUFO stipule que c’est « la meilleure entente volontaire conclue » qui est valable à tous les créanciers. Donc, si le fait de payer en totalité les deux créanciers vient d’une décision judiciaire, peut-on dire qu’elle est « volontaire » ?

Le gouvernement argentin se trouve donc dans une situation peu confortable, car si la réponse à cette question est « OUI », l’Argentine devra payer des dizaines de milliards de dollars ce qui lui semble totalement impossible.

Quand politique et judiciaire s’entremêlent

La politique et le judiciaire ne devraient pas s’entremêler, car cause toujours des problèmes comme c’est le cas pour l’Argentine. C’est d’ailleurs pour cela que tous les problèmes financiers du pays se règlent devant les cours américaines et aussi pour rassurer les créanciers internationaux. Malheureusement, le fait d’être jugé devant un tribunal américain joue en faveur des politiciens qui crient à qui veut l’entendre que les États-Unis contrôlent le pays. Un argument malhonnête et déplorable, mais très rentable au niveau de la vie politique.

Il n’est donc pas surprenant si le gouvernement argentin fait face à la décision judiciaire et au défaut de paiement de manière si insouciante, presque « m’en-foutiste ». Soulignons effectivement que le ministre de l’Économie n’a daigné rencontrer les deux créanciers que le 29 juillet, soit un jour avant la date de paiement alors que les demandes de rencontres ont été nombreuses avant cette date.

 

Bref, la manière du gouvernement argentin à gérer les problèmes financiers est totalement infantile et insensée. Et comme toujours, c’est la population qui en pâtit.

 

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