La Mano de Punta del Este : Un site incontournable en Uruguay
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Punta del Este figure parmi les stations balnéaires les plus prisées de l’Uruguay. Elle abrite de nombreux sites incontournables dont la fameuse « Mano de Punta del Este ». Il s’agit d’une sculpture insolite, visible sur la plage de Brava.
Qui a sculpté la « Main » ?
C’est un artiste d’origine chilienne du nom de Mario Irarrazabal qui a sculpté cette énorme main en 1982.
Il l’a réalisé dans le cadre de la première édition de l’International Meeting of Modern Sculpture qui s’est déroulé, cette année-là, en plein air dans la ville de Punta del Este.
Cette compétition a opposé neuf sculpteurs internationaux. Mario était le plus jeune d’entre eux. Durant l’évènement, quelques places publiques ont été désignées pour accueillir les sculpteurs. Comme les autres se battaient pour obtenir les meilleurs emplacements, Mario Irarrazabal a décidé d’ériger sa sculpture sur la plage.
Pourquoi la plage comme emplacement de la Mano ?
Mario Irarrazabal a choisi cet emplacement pour une raison précise : il voulait que sa sculpture soit considérée comme un avertissement pour les baigneurs et les surfeurs de cette plage.
Il faut effectivement savoir que les eaux de la Brava sont assez agitées avec des vagues plus ou moins intenses sans compter les rafales de vent assez fortes qui viennent du sud-est.
A quoi ressemble la Mano de Punta del Este ?
Il ne s’agit pas, à proprement parler d’une main entière, mais plutôt des cinq doigts dont seules les pointes sont visibles en surface ce qui donne l’illusion que le reste de la main et même du corps auquel ces doigts sont reliés sont enlisés sous le sable.
La sculpture affiche une scène assez lugubre, mais c’est bel et bien l’image de Mario Irarrazabal a souhaité véhiculer. Dans cette œuvre, le sable représente la mer qui, en un clin d’œil peut emporter, même les plus expérimentés des baigneurs ou des surfeurs.
Ces doigts représentent alors un homme qui est en train de se noyer et dont on ne voit plus en surface qu’une petite partie de son corps.
Il faut bien avouer que l’image est assez forte, mais c’était, et cela reste, un excellent moyen pour véhiculer le message à savoir de faire très attention avant de se lancer dans cette vaste étendue d’eau déchaînée qu’est la mer.
Bien sûr, le but ne pas de faire fuir les baigneurs, mais de les conscientiser et les responsabiliser.
Même si son créateur préfère seulement l’appeler « Mano » pour la main, certains lui donnent un nom plus équivoque comme « Monument à l’homme qui se noie », « Los dedos » ou les doigts et même « L’homme qui émerge dans la vie ».
Cela dépend, au final, du point de vue de chacun puisque si la plupart des gens y voit la fin de vie d’un homme emporté par le sable ou la mer, d’autres aiment à penser qu’au contraire, c’est un homme qui commence à émerger de l’eau, du sable et donc de ses problèmes, ses douleurs et ses tourments.
Comment l’œuvre a-t-elle été façonnée ?
Pour concrétiser son projet, les organisateurs de l’évènement ont accordé à Mario un délai de quelques semaines et plus précisément, pendant toute la saison estivale.
L’homme a toutefois réussi à le façonner en seulement six jours malgré tout le travail que cela a demandé. Il faut dire que depuis 1982, la Mano est toujours bien en place et compte bien y rester pendant quelques décennies encore.
Pour ériger cette sculpture, l’artiste a utilisé des barres d’acier et un treillis métallique qui servent de support au béton façonné à l’image des cinq doigts de la main. Le béton est ensuite recouvert de plastique lui-même couvert d’un solvant résistant pour le protéger des vents marins et des attaques extérieures.
Où voir cette main à Punta del Este ?
Pour voir cette sculpture en vrai, il faut se rendre à Punta del Este en Uruguay. Vous devez ensuite sortir de la ville pour se rendre sur la plage ouest de la ville, à Playa Brava. Arrivé sur place, vous ne pouvez ne pas le voir.
D’autres versions de la Mano dans le monde
De nos jours, la Mano de Punta del Este est considérée comme une infrastructure emblématique de la ville et même de l’Uruguay. Elle représente le pays sur de nombreuses cartes postales.
De nombreux pays ont été séduits par l’audace et le message qu’elle véhicule tant et si bien que Mario Irarrazabal a été sollicité à maintes reprises pour la reproduire dans d’autres pays et sur d’autres sites.
En 1987, c’est la ville de Madrid qui a fait appel à lui pour se voir doter de la même sculpture. Cette dernière a été érigée dans le Parc Juan Carlos I et est quasiment identique à celle de Punta del Este. La seule différence c’est que les doigts émergent d’un sol pavé et non du sable.
En 1992, c’est dans le désert d’Atacama, au Chili que l’artiste se rend pour y ériger une autre main géante. Cette fois-ci, il semble avoir jeté son dévolu sur une main gauche plus féminine et dont les cinq doigts et une petite partie de la main sont parfaitement visibles. Comme à Punta del Este, la main s’enlise dans le sable du désert, rappelant, une fois de plus, que face à la nature, l’homme n’est rien. La main du désert d’Atacama a été conçu avec du béton et du fer et est haute de 11 mètres.
En 1995, Mario Irarrazabal se retrouve avec un nouveau défi pour concevoir une quatrième main enlisée. Celle-ci se situe à Venise et a été réalisée dans le cadre de la Biennale d’Arte. Pour la démarquer des précédentes, Mario l’a dessiné comme une main dressée avec les quatre doigts en l’air et le pouce resté à la perpendiculaire pour traîner sur le sol. La sculpture est légèrement penchée tant et si bien que les touristes utilisent toujours le pouce au sol comme un banc. De 1995 à 2007, la main de Venise trônait à Riva Ca ‘Di Dio avant d’être déplacée sur un parking à Marhera. Les autorités projettent de la déplacer une fois de plus pour qu’elle ne soit pas laissée à l’abandon.
Pour chaque version, le message véhiculé est différent, mais en général, les mains de Mario Irarrazabal rappellent au monde entier que l’homme est vulnérable dans son environnement surtout lorsque celui-ci se déchaîne.
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