Bodegas d’Argentine : sur la route des vins argentins
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Savez-vous que quelque part en terre argentin, certaines régions se prêtent à l’œnotourisme ? Oui, il s’agit bien de faire du tourisme pour découvrir les vins et surtout les fameuses bodegas du pays. La « route des vins argentins », c’est un circuit que je vous recommande fortement, car elle permet de découvrir le pays sous un autre jour avec une petite note à la bordelaise. Vous allez comprendre pourquoi …
L’Argentine et le vin, une histoire vieille de cinq siècles
Quand on parle de pays viticoles, on pense d’emblée à la France. Cette fois-ci, je vous emmène bien loin de l’Hexagone puisqu’on va atterrir en Argentine. Oui, ce pays d’Amérique du Sud est aussi célèbre pour ses vins et d’ailleurs, ses habitants en sont des grands consommateurs. On dit même qu’ils sont les plus « branchés vin » parmi tous les habitants du Nouveau Monde.
Ce sont les Jésuites qui ont créé des vignobles pour la première fois sur le territoire, plus précisément à Cordoba. Lorsqu’ils ont été exclus en 1767, la culture du vin déménage à Mendoza. Quand le chemin de fer apparaît en 1885 et relie Buenos Aires à Mendoza, de nombreux immigrants Italiens et Espagnols s’installent à Mendoza et contribuent à y promouvoir la culture de la vigne.
De nouvelles techniques y furent développées, de nouveaux cépages y furent introduits dont le Malbec, un plant de vigne originaire du sud de la France. A cette époque, les immigrants avaient la certitude que robuste comme il l’était, ce cépage allait se plaire dans cet environnement à la fois propice, mais aussi hostile à certaines périodes de l’année. En effet, si les 800 à 1 200 mètres d’altitude n’étaient pas réellement considérées comme un frein à son épanouissement et que les 300 jours d’ensoleillement étaient les bienvenus pour faire mûrir les grappes, ce sont les fortes variations de température en été que craignaient les viticulteurs.
Durant la période estivale, il n’est effectivement pas rare que la température grimpe à 40°C durant la journée pour chuter brutalement à 20°C, la nuit venue. Ces variations agressaient le fruit, mais il a su s’y habituer et fait aujourd’hui partie des principaux cépages cultivés à travers la région. Plus tard, d’autres variétés comme le Cabernet franc, le Cabernet Sauvignon, le petit verdot, le merlot … ont également été introduites.
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Petit à petit, Mendoza est devenue la principale région viticole du pays et l’une des huit capitales mondiales du vin. Quant à l’Argentine, il s’est vu attribuer :
- La 5e place en matière de production de vin
- La 6e place en matière de surface du vignoble
- La 9e place en matière de consommation de vin
Aujourd’hui, le vin est fortement lié à l’identité du pays et de ses habitants. La preuve, de nombreuses fêtes du vin y sont organisées chaque année, des évènements qui permettent d’en déguster à volonté, mais aussi de découvrir ses différentes utilisations dans la gastronomie argentine.
Et si vous souhaitez en déguster sans possibilité de se rendre au pays pour le moment, sachez que depuis quelques années, l’Argentine exporte ses vins à l’international. Il est donc probable que vous en trouviez dans votre pays.
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Mendoza, la région viticole d’Argentine
A elle seule, la région abrite plus de 80 % de la production viticole du pays. Pour découvrir les principales bodegas, il faut se rendre dans le sud de la région, dans la vallée d’Uco. Pour les amateurs d’œnotourisme, cette vallée abrite une route des vins encore méconnue, mais qui nous plonge pourtant dans une vaste zone de plus de 17 000 km² à découvrir.
Une semaine ne suffit pas pour découvrir toutes les richesses que cachent les bodegas. Nous avons alors décidé de prolonger notre séjour d’un mois de plus, mais même là, nous sommes un peu restés sur notre faim, faute de temps pour tout découvrir. Quoi qu’il en soit, la visite est enrichissante, gourmande et vraiment plaisante. Prêts pour les découvrir pour préparer votre prochain séjour écologique en Argentine ? Suivez le guide …
Qu’est-ce qu’une bodega au juste ?
Très bonne question. Une bodega c’est l’équivalent des châteaux bordelais. Autrement dit, ce sont de grands bâtiments entourés de vignes à perte de vue. Au sein de ces prestigieuses propriétés :
- on vous raconte l’histoire du vin argentin
- on cultive les vignes
- on produit du vin et on fait découvrir la vinification aux visiteurs
- on propose des dégustations des meilleurs crus de la maison
- on découvre les chais
- on s’extasie devant l’architecture des bâtiments qui sont, contrairement aux châteaux bordelais, assez avant-gardistes, voire même futuristes
- on héberge les visiteurs désireux de s’attarder dans la région
- on accueille les visiteurs à table de leurs restaurants gastronomiques
En gros, ce sont des complexes hôteliers doublés de centres culturels érigés autour du vin.
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Quelles sont les principales bodegas à ne pas manquer ?
Lorsqu’on a un séjour assez limité, autant se rendre directement dans les bodegas les plus incontournables du pays. Qui sont-elles ?
Le Clos de los Siete, dans la vallée d’Uco
Trônant à 1 100 m d’altitude, à environ 100 km de Mendoza, dans la vallée d’Uco, le Clos de los Siete est une station de 800 hectares qui abrite, non pas une, mais quatre bodegas. A l’origine de la première, on retrouve deux Français, Michel Rolland et Jean-Michel Arcaute, son associé Bordelais.
Même si chacune des quatre bodegas produit ses propres vins, toutes travaillent à produire les cuvées du Clos de los Siete. Les procédés d’élaboration sont ainsi les mêmes à savoir :
- vendanges vertes
- effeuillement
- parcelle de un à trois hectares
- stockage du breuvage dans des cuves en acier inoxydable et thermorégulé
- fermentation dans des fûts de chêne de France
Oui, on adopte les mêmes techniques que celles utilisées pour la production des grands crus bordelais. Et ce ne sont pas les seules méthodes qui y sont développées pour sublimer les vins. Les viticulteurs du Clos de los Siete ont également choisi la culture en espalier pour que les vignes puissent mieux s’épanouir. Le choix pour l’irrigation au compte-goutte, quant à lui, leur permet d’apporter la quantité d’eau exacte dont les grappes ont besoin pour conserver toutes leurs propriétés gustatives.
Quelle cuvée y déguste-t-on ?
Le Clos de los Siete bien sûr ! Le breuvage se compose de Malbec (57%), de Merlot (18%), de Cabernet Sauvignon (14%), de Syrah (9%) et de Petit-Verdot (2%). C’est un vin qui animera à coup sûr les festivals et autres évènements auxquels vous assisterez en Argentine.
Salentein, dans la vallée d’Uco
Egalement située dans la vallée d’Uco, la Bodega Salentein est l’une des plus célèbres d’Argentine. Il en est également le plus gros producteur. Etablie sur plus de 150 000 hectares, les vignes sont choyées par plus de 900 vignerons.
Dès la création du vignoble, son infrastructure a été pensée pour faciliter le travail des vignerons et leur faire gagner du temps, notamment dans les trajets entre les différentes structures du domaine. Reconnaissable à sa forme de croix, la bodega Salentein est aussi un symbole religieux au sein de la vallée.
Il est aujourd’hui dirigé par l’une des références en vitiviniculture en Argentine à savoir l’œnologue José Galante. Dans ce domaine, l’homme ne laisse rien au hasard en partant de l’irrigation des vignes grâce à la fonte de la neige des sommets des Andes au processus de vinification qu’il a choisi doux et lent afin que les fruits conservent tous leurs arômes et leurs saveurs. Ce mode d’élaboration attribue une saveur inégalée aux vins de Salentein.
Quelles cuvées y boit-on ?
On en trouve plusieurs variétés dont des bouteilles d’entrée de gamme et des cuvées de grand luxe. Parmi elles, on vous recommande les vins de la ligne Portillo. Ces derniers offrent une saveur fruitée, très agréable en bouche. Ils se composent de Malbec, mais on en trouvé du blanc et du rosé. C’est l’un des meilleurs vins d’entrée de gamme de la bodega.
Pour ceux qui affectionnent les grands crus, dans la ligne Luxe des réserves Salentein, on retrouve le Primus et le Numina. Ils sont aussi très généreux, mais assez puissants.
San Pedro de Yacochuya, à Cafayate
Située à Cafayate, dans le nord de l’Argentine, les vignes de la bodega culmine à plus de 2 000 m d’altitude. Voilà pourquoi on la surnomme la bodega la plus haute au monde. Sur le domaine, on retrouve de nombreux cépages et le Torrontés n’occupe pas la plus vaste parcelle bien qu’il soit la plus grande spécialité de la région.
Dans la bodega San Pedro de Yacochuya, 9 hectares de terrain sont dédiés au Malbec, 4 hectares sont dédiés au Cabernet Sauvignon, 2 hectares seulement pour le Torrontés et 1 hectare pour le Tannat.
Appartenant à la famille Etchart et rachetée en 1996 par le groupe Pernod-Ricard, le domaine produit l’une des plus prestigieuses cuvées d’Argentine : l’Arnaldo B. Etchat Cosecha 1989. Ce vin a été produit par Arnold Etchart en collaboration avec Michel Rolland, l’œnologue du Clos de los Siete.
Quelle cuvée y boit-on ?
Parmi nos recommandations, il y a le Torrontés, emblème de Cafayate et qui se compose uniquement de Torrontés. Le Yacochuya est également un incontournable et est d’ailleurs considéré comme l’icône de la bodega. Il contient 90% de Malbec et 10% de Cabernet Sauvignon.
La Bodega Tapiz, au pied de la Cordillère des Andes
Située à Mendoza, les vignes de la bodega Tapiz culminent entre 920 et 1 400 m d’altitude. Parmi tous les domaines viticoles du pays, il est sûrement le plus moderne puisqu’utilise de la technologie de pointe. N’ayez crainte toutefois, car malgré sa modernité, ses processus de fabrication restent respectueux de l’environnement. Pour ce faire, il fait appel à des méthodes écologiques.
Pour produire ses vins, les propriétaires de cette bodega ont le soutien de Jean-Claude Berrouet, œnologue retraité réputé qui a fait toute sa carrière au Château Petrus. Grâce à ses conseils avisés, les vins du domaine figurent parmi les meilleurs du pays. On peut aujourd’hui en trouver dans différents pays du monde comme en France, en Chine, en Australie et même aux Etats-Unis.
Contrairement aux autres bodegas, le Tapiz consacre une partie de ses terres à la culture d’oliviers. On y produit d’ailleurs de l’huile d’olive si vous voulez rapporter quelques souvenirs en plus.
Quelles cuvées y boit-on ?
On en trouve une grande variété et la plupart est monocépage. On peut alors y déguster du Torrontés, du Malbec, du Cabernet Sauvignon, du Merlot, du Syrah et même du Chardonnay.
La Bodega de la Fin del Mundo, en Patagonie
Cette fois-ci, on met le cap vers le sud, en terres patagones pour découvrir la bodega de la Fin del Mundo. Pourquoi une telle appellation vous diriez-vous ? Tout simplement parce que c’est le vignoble le plus austral au monde. Vu son emplacement géographique, ses vignes bénéficient de nombreux avantages :
- des journées ensoleillées et chaudes et des nuits fraîches : c’est cette amplitude thermique qui permet au vin de développer ses arômes, son acidité et sa couleur
- des rayons solaires intenses qui accélèrent la maturation du raisin
- une très faible humidité qui conserve les vignes en bonne santé
Malgré l’aridité de la région, la bodega a développé une technique d’irrigation originale qui lui a permis de créer une véritable oasis propice à la culture de la vigne.
Découvrez la Patagonie
Quelles cuvées y boit-on ?
Du Newen Malbec Reservado 2015 dont l’élaboration a été supervisée par Michel Rolland. C’est un vin rouge assez costaud et enrobé. A son acidité se mélange une note boisée.
Et vous, durant votre séjour en Argentine, quelles bodegas avez-vous eu la chance de visiter ?
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