Guayaquil : la capitale économique de l’Equateur
Voyage Equateur
La « Perle du Pacifique » … un surnom évocateur qui m’a intrigué. Alors même que mon séjour en Equateur devait être bref, je n’ai pas pu résister à découvrir cette ville qui porte un si joli surnom. Savez-vous de qui il s’agit ? De Guayaquil. La famille chez qui je vivais à Quito, capitale équatorienne a dit vrai : cette ville est différente de ses voisines. Différente, mais en quoi ? Vous le saurez en lisant la suite …
L’histoire de Guayaquil en bref
Pour comprendre cette différence, il faut connaître l’histoire de la ville. Rassurez-vous, je vais seulement vous annoncer les faits importants :
- 25 juillet 1538 : le conquistador Espagnol Francisco de Orellana fonde officiellement la ville de Guayaquil en la baptisant « Muy Noble et Muy Ciudad de Santiago de Guayaquil. C’est sur le site d’un ancien village indigène qu’il a décidé de l’ériger. Elle connut ensuite un lent développement.
- En 1687, elle fut attaquée par des pirates Anglais et Français qui ont pris des femmes en otages et en concubines. Quito proposa de payer une rançon pour les libérer et pour que la ville ne soit pas incendiée.
- En 1709, les Anglais et d’autres pirates ont pillé la ville et ont demandé une rançon pour les laisser tranquille. Une épidémie de fièvre jaune survint toutefois et réussit à chasser les pilleurs sans la rançon demandée.
- Le 9 octobre 1820, des soldats des « Granaderos de Reserva » soutinrent des civils pour arrêter les chefs des autorités espagnoles. Guayaquil se déclara alors indépendante de l’Espagne et devint la « Provincia Libre de Guayaquil ».
- Le 26 juillet 1822, la fameuse « rencontre de Guayaquil » eut lieu. C’est une rencontre entre Simon Bolivar (le libérateur Vénézuélien) et José de San Martin (le libérateur Argentin). Les deux hommes ont décidé de se rencontrer à Guayaquil pour parler de l’indépendance de l’Amérique du Sud vis-à-vis des Espagnols.
- En 1829 et 1860, les Péruviens attaquent la ville.
- En 1896, un important incendie la ravagea.
Pour en revenir à la différence que je vous parle depuis le début, elle se traduit par la fierté qu’a la ville et ses habitants d’avoir joué un rôle essentiel dans la lutte pour l’indépendance. D’ailleurs, sous ses armoiries, la ville affiche fièrement la phrase « Por Guayaquil Independiente » signifiant pour Guayaquil indépendante. C’est une ville forte qui a réussi à se créer une identité qui lui est propre.
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A quoi ressemble la ville de Guayaquil ?
Elle me rappelle un peu la Lima, la capitale du Pérou. Comme cette dernière, Guayaquil est grande, animée et colorée.
Comme toutes les anciennes colonies espagnoles, elle abrite de nombreuses places où les habitants aiment se retrouver en fin de journée. Elle abrite aussi les typiques ruelles étroites. Malheureusement, en termes de bâtiments historiques, elle n’en a pas beaucoup puisque la ville a dû se reconstruire plusieurs fois à cause des attaques et des incendies.
Ici, les plus vieux édifices datent seulement de la fin du 19e siècle et ils se situent, pour la plupart à « Las Peñas », le quartier le plus ancien de la ville. Situé sur les hauteurs du Cerro Santa Ana, ce quartier laisse apparaître un enchevêtrement de maisons aux façades colorées et aux ruelles pavées, tout en pente, qui nous rappelle bien qu’en est toujours en Amérique du Sud. Parmi les bâtiments et sites à y découvrir, il y a :
- la cathédrale métropolitaine qui se trouve dans le Parc Seminario. Ce dernier abrite aussi une statue de Simon Bolivar
- l’église de San Francisco est aussi à voir
- le parc du Seminario: à part l’église et la statue de Simon Bolivar, ce dernier abrite aussi un jardin botanique où l’on peut observer des tortues et des iguanes
- le parc du centenaire qui n’est autre que le plus grand parc de Guayaquil. Je le vois un peu comme un musée à ciel ouvert avec ses nombreuses statues et autres vestiges de l’histoire de l’Equateur. On y a même érigé un monument rendant hommage aux martyrs de l’indépendance, la « Columna de Los Proceres »
- Un peu à la sortie de la ville, on trouve la réserve écologique de la mangrove Churute
De ce fait, outre ce sentiment de fierté que l’on retrouve chez les habitants, Guayaquil reste, comme toutes les villes sud-américaines, une cité animée où les festivités s’enchaînent à longueur d’année.
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Que faire à Guayaquil ?
A part les quelques sites que j’ai déjà évoqués plus haut, Guayaquil réserve bien d’autres surprises. Pour mieux profiter de son séjour dans cette cité, voici d’autres activités que je vous recommande :
Assister aux évènements culturels :
Bien sûr, il faudra faire coïncider votre séjour avec les dates des évènements auxquels vous souhaitez assister. Moi, j’ai eu la chance de participer au Carnaval de Guayaquil. C’est une fête annuelle qui a lieu durant les jours qui précèdent le mercredi des Cendres et le carême.
Des amis rencontrés au carnaval m’ont aussi invité à assister à la fête donnée en l’honneur de Simon Bolivar, mais comme elle a lieu en juillet, je n’ai pas pu y assister, mon séjour ne durant que quelques jours. Ils m’ont toutefois raconté qu’à cette occasion, des défilés et des feux d’artifice avaient lieu. Toute la ville est en ébullition et ici et là, des concours de beauté, des expositions d’art, de la musique et de la danse … avaient lieu. J’espère qu’un jour, je pourrais y assister.
Se promener le long du Malecon 2000 :
C’est un endroit mythique de la ville. Long de 2,5 km, le Malecon 2000 est un lieu de promenade très apprécié. Si d’un côté, il est bordé par la rivière Guayas, de l’autre, on retrouve une succession de boutiques, de musées, de jardins, de restaurants et cafés … Une promenade le long de cette allée est inévitable surtout qu’à l’autre extrémité, elle débouche sur le quartier historique de Las Peñas.
Lorsque vous y serez, ne vous contentez pas d’avancer droit devant vous. Prenez le temps d’entrer dans les musées comme le musée anthropologique et d’art contemporain. Cet établissement compte plus de 3 000 œuvres d’art moderne et plus de 50 000 pièces archéologiques.
Il faut également prendre la pause devant « La Rotonda », un édifice taillé en marbre conçu en l’honneur des deux libérateurs, Bolivar et San Martin.
Quant aux jardins qui le bordent, ils offrent tout simplement un gros bol d’air frais sous cette chaleur écrasante qui règne à Guayaquil. Retenez qu’on est tout de même en Equateur donc découvrir un jardin est toujours une belle surprise. L’accès aux jardins est d’ailleurs gratuit alors pourquoi s’en priver ? Selon l’ami qui m’accompagnait, les sentiers qui traversent les jardins font environ 1,5 km. Ces lieux abritent des bassins d’eau et un peu plus de 350 espèces de plantes, de fleurs et d’arbres. Une promenade vraiment rafraîchissante et enrichissante.
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Découvrir les musées de la ville :
Outre le musée anthropologique, Guayaquil en compte d’autres.
Le Musée miniature « Guayaquil en la historia » est, par exemple, un incontournable. Cet établissement raconte l’histoire de la ville à travers une quinzaine de maquettes, des chansons et des narrations. C’est un lieu insolite qui en apprend beaucoup sur le parcours de la ville depuis l’époque précoloniale, au temps des indigènes, jusqu’à nos jours.
Le Musée municipal est le plus important de la ville. Là encore, on découvre son histoire, mais cette fois-ci à travers des peintures, des sculptures, de la céramique, des pièces artisanales et des pièces archéologiques. Le musée occupe plusieurs salles axées chacune sur une partie de l’histoire à savoir préhistoire, colonie, indépendance, république, 20e siècles, monnaies et art sacré. La bibliothèque municipale se situe dans le même bâtiment.
Le Musée Nahim Isaias : alors que le rez-de-chaussée se consacre aux expositions temporaires des artistes Equatoriens, l’étage supérieur abrite une magnifique collection d’œuvres de l’Ecole coloniale de Quito composée essentiellement de sculptures et de peintures.
Gravir le Cerro Santa Ana :
Lorsque vous vous trouvez à Las Peñas, profitez-en pour vous rendre jusqu’au point de vue du Cerro Santa Ana. Pour y monter, il faut gravir un total de 444 marches depuis le bas sous la chaleur de la ville. Mieux vaut donc y aller soit au petit matin, soit vers la fin de l’après-midi quand le soleil ne tapera pas trop fort. L’effort en vaut vraiment la peine et puis de toute façon, tout au long de la montée, des bancs ont été installés pour reprendre son souffle. Des bodegas y ont aussi ouvert leurs étals pour proposer de la crème glacée ou du jus bien frais.
Une fois en haut, on a une superbe vue panoramique sur Guayaquil et le rio Guayas. Près du point de vue, on découvre un phare et la chapelle de la Virgen de las Mercedes.
Si vous vous sentez encore d’attaque pour d’autres marches, n’hésitez pas à gravir les 50 marches pour monter au sommet du phare. La vue y est encore plus impressionnante et en plus, l’accès y est gratuit.
Découvrir l’Isla Santay :
Cette île baigne dans le fleuve Guayas et on peut y accéder via un pont relié à la rive de la ville. Le pont est long de 840 m et attention, il est exclusivement réservé aux piétons et aux bicyclettes. Les voitures n’ont pas le droit d’y circuler, car c’est une aire protégée qui compte seulement 200 habitants.
Au sein de ce parc vert, on peut découvrir une faune et une flore riches. En tout, 85 espèces d’oiseaux y ont élu domicile, 12 espèces de reptiles dont l’iguane et le boa, des mammifères comme le raton laveur, l’ocelot ou le fourmilier …
Monter sur « La Perla » :
Ce nom me rappelle le surnom de la ville donc malgré mes appréhensions, j’ai pris mon courage à deux mains et hop, je monte dessus. « La Perla » est en fait une grande roue installée sur le Malecon. Lorsqu’elle tourne, on atteint vite le sommet de 57 m pour ensuite redescendre en plongeant dans le vide. Pendant environ 10 mn, on monte et redescend. Selon les habitants, c’est la grande roue la plus haute de tout le continent sud-américain ! Je veux bien le croire. Notez que la roue tourne même de nuit et l’expérience est aussi à tenter.
Jouer aux pirates :
Oui, cela est possible et on peut même embarquer à bord d’une réplique du bateau de « Captain Morgan », un personnage célèbre du 17e siècle. Les touristes adorent cette activité et embarquent volontiers pour faire un tour sur le fleuve. C’est une autre manière d’admirer la ville de Guayaquil dans une ambiance festive avec open bar et musique tonitruante.
Un peu plus loin de la ville :
A environ 30 mn de la ville, il faut aussi penser à découvrir le jardin botanique. Ce dernier abrite 80 espèces d’orchidées, 73 espèces d’oiseaux, 700 espèces de plantes, des singes, des papillons, des tortues, des poissons …
Et pour ceux qui veulent plonger dans l’eau, il suffit de prendre le bus pour découvrir quelques magnifiques plages comme celle de Montañita. Cette dernière est le rendez-vous des surfeurs et des amateurs de fêtes. N’oubliez pas d’y faire un tour pour y faire de belles rencontres.
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