Guide Amérique du Sud, les danses traditionnelles : du continent sud-américain

 

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Guide Amérique du Sud, les danses traditionnelles : du continent sud-américain
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Salsa, tango, samba, bachata, merengue, cha-cha-cha, … oui, ces termes nous sont tous familiers, mais savez-vous qu’ils sont tous originaires de l’Amérique du Sud ? En effet, même si ces danses sont aujourd’hui pratiquées à travers le monde, même dans les milieux les plus aisés, elles nous viennent toutes du continent sud-américain et de ce que l’on sait, elles n’ont pas toujours eu la respectabilité qu’on leur attribue aujourd’hui. Plongez avec nous dans l’histoire, et pourquoi pas la pratique, de ces danses tantôt sensuelles tantôt rythmées avec un embarquement immédiat pour l’Amérique du Sud.

Les danses sud-américaines : l’héritage d’un passé tourmenté

Sous-continent à la population et à la culture très cosmopolite, les pays d’Amérique du Sud ont hérité de leur passé, un mélange de diverses cultures principalement issues d’Amérique, d’Europe et d’Afrique.

Les danses sud-américaines

Pour rappel, l’Amérique du Sud était peuplé par diverses ethnies d’Amérindiens, chacune ayant son genre musical et ses pas de danse. Quand les colons blancs débarquent au pays, ils emmenèrent avec eux leur culture musicale et leur danse. Ayant besoin de main d’œuvre  pour travailler dans leurs exploitations, mais ne pouvant compter sur les Amérindiens, ils exportèrent des esclaves noirs d’Afrique lesquels ont également apporté avec eux leur culture.

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La fusion de ces trois occupations a donné naissance à de nombreux types de danse en Amérique du Sud.

Parmi les premières danses métissées qui y ont vu le jour, on peut citer :

  • L’el fandango qui était aussi bien dansée par les blancs que pas les noirs, mais qui fut rapidement bannie
  • La habanera qui est issue de la contredanse européenne
  • Le candomblé qui est issu des esclaves noirs

Petit à petit, ces dernières ont été chassées des hautes sociétés lesquelles préféraient se limiter aux danses importées d’Europe comme la contredanse, le paso doble ou encore le flamenco. Face à cette discrimination, les nouvelles danses se virent reléguer aux petits peuples qui au fil du temps, y ont ajoutés des mouvements plus sensuels. C’est d’ailleurs pour cela que certaines danses, comme le tango, furent interdites pendant de nombreuses années, car jugées indécentes.

Les principales danses sud-américaines

Les principales danses en Amérique du Sud

Malgré un passé douloureux et oppressant, quelques danses sud-américaines ont réussi à s’imposer au-devant des scènes et à sortir des bas-quartiers où elles ont été reléguées. Parmi elles, on peut citer :

Le tango argentin : La Milonga

Cette danse a vu le jour dans la région du Rio de La Plata (l’embouchure de l’Océan Atlantique qui sépare l’Argentine de l’Uruguay). Du fait de la situation géographique entre ces deux pays, certains disent que le tango a été né dans les quartiers populaires de Buenos Aires, en Argentine au début du 20e siècle et a été ensuite diffusé à Montevideo, tandis que d’autres soutiennent qu’il est né sur les deux rives à la même époque.

 

Découvrez le tango, une danse argentine

Les robes de tango pour les femmes sont souvent ajustées et élégantes, mettant en valeur leur silhouette tout en permettant une liberté de mouvement. Les chaussures de tango sont spécialement conçues avec des talons à cambrion en acier pour plus de stabilité et une semelle souple pour faciliter les mouvements pivotants et les déplacements fluides sur la piste de danse. Pour les hommes, un costume et des chaussures de danse appropriées complètent ce tableau.

Histoire du tango

En effet, le tango figure parmi les danses clandestines et interdites d’Amérique du Sud, car ses mouvements trop sensuels, voire érotiques étaient perçus comme indécents. Pendant longtemps, il n’est donc pas sorti du cadre des bordels et des bas-quartiers de Buenos Aires. Chose étonnante toutefois, malgré cette interdiction, des enfants de la haute-société argentine ont appris à le danser et quand ils sont partis étudier à l’étranger, ils l’ont fait connaître à leurs camarades. C’est ainsi que petit à petit, le tango finit par faire sensation en Europe et sortir de l’ombre en Argentine.

 

En 2009, le tango a été déclaré Patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Un titre durement gagné, car à ses débuts, rien ne présageait qu’il aurait aujourd’hui une telle notoriété.

La samba

Comme le tango, la samba a aussi vu le jour dans les quartiers pauvres, mais cette fois-ci, dans ceux de Rio de Janeiro, au Brésil. C’est une danse issue du mélange de la musique africaine et de la culture des migrants venant du nord du pays. Elle a été dansée pour la première fois vers le début du 20e siècle.

La culture africaine y prédomine toutefois et l’on sait désormais que les mouvements qui y étaient attribués sont issus de la danse de la fertilité en Angola. Son nom, samba, vient du mot bantou « semba » qui signifie nombril et parmi les mouvements de la samba, il y a un geste qui consiste, justement, à se frotter le nombril.

La samba, la danse du Brésil

Histoire de la samba

D’un point de vue géographique, on pense que la samba a vu le jour dans l’Etat de Bahia, là où l’esclavage de noirs Africains a été le plus marquant.

Et comme le tango argentin, la samba a été, pendant longtemps, dénigrée par la haute bourgeoisie brésilienne. Il fut même un temps où ses pratiquants ont été pourchassés par la police. Ce n’est qu’à partir des années 20, quand des musiciens de samba comme Pixinguinha et Sinho furent récompensés qu’elle commença à se faire une petite réputation et à sortir de l’ombre.

Dans les années 60, quand la samba fusionne avec le jazz, un autre genre musical sud-américain est né : la bossa nova.

La salsa

Bien qu’elle ait vu le jour à New-York, la salsa reste une danse latine puisque naît au sein d’une communauté cubaine et portoricaine vivant dans cette ville. D’ailleurs, le son qui le dirige est d’origine cubaine tandis que certains de ses rythmes sont issus du danzon, une autre ancienne danse métissée née en Amérique du Sud. La salsa s’inspire également d’autres styles comme la mambo, la guaracha, le jazz afro-cubain, …

Découvrez la salsa, une danse d'Amérique latine

C’est dans les années 20 que la salsa a apparait à New-York. Pourquoi dans cette ville des Etats-Unis et non pas à Puerto-Rico ou à Cuba ?

Suite à une rupture diplomatique entre les Etats-Unis et Puerto-Rico, les Portoricains vivant aux Etats-Unis ont pris l’habitude de se retrouver à New-York pour jouer les rythmes de leur pays. Cette rencontre de cultures au sein d’un contexte cosmopolite de la ville, a favorisé la fusion de styles musicaux et dansants, donnant naissance à la salsa.

D’elle découlent ensuite d’autres styles de danse et de musique dont le merengue et la bachata.

La bachata

Il s’agit d’une danse populaire d’Amérique latine qui a vu le jour en République dominicaine. Dans ce style prédomine aussi les rythmes africains et c’est en partie pour cela qu’elle fut, pendant très longtemps, considérée comme une musique du petit peuple et surnommée « musique de l’amertume ».

La bachata, une danse latino-américaine

A ses débuts, vers le 20e siècle, la bachata n’était qu’un simple divertissement populaire. Ses pratiquants se réunissaient alors dans une petite ruelle, dans la cour, dans un coin peu fréquenté, … On peut le considérer comme un mélange de Boléro, Merengue, Cha-cha-cha et Tango. au son de certains rythmes musicaux comme le merengue et le ranchera. Les principaux instruments musicaux utilisés étaient alors le bongo et la guitare. De ces rassemblements, le terme « bachata » est né pour indiquer une réunion festive.

En 1989, suite à la vente et au grand succès de l’album Bachata Rosa de Juan Luis Guerra, la bachata se fit connaître à l’étranger pour aujourd’hui s’imposer comme une danse phare de l’Amérique du Sud.

Le merengue

Le merengue est une danse folklorique née et considérée comme représentative de la République dominicaine. Elle a vu le jour au cours du 19e siècle et est aujourd’hui réputée à travers le monde. C’est une danse de couple dynamique et rythmée, caractérisée par des mouvements de hanche et des pas rapides.

Découvrez une danse de l'Amérique du Sud : le merengue

 

Histoire de la merengue

D’origine modeste, le merengue rencontre le succès quand la bourgeoisie dominicaine se l’approprie durant la dictature de Rafael Leonidas Trujillo pour en faire une musique et une danse populaire.

A ses débuts, sa pratique fut jugé indécente, car ses mouvements sensuels ne plaisaient pas trop surtout qu’à cette époque, les gens profitaient des jours fériés religieux pour le danser.

La version traditionnelle de cette culture utilise la guitare, le tambora et la güira et n’est aujourd’hui jouée que dans les zones rurales de la République. Ailleurs, le merengue a pris des orientations plus exotiques.

Le danzón

Le danzón est une danse traditionnelle cubaine qui trouve ses racines dans les influences culturelles européennes et africaines. Il est apparu au début du XIXe siècle à Cuba et s’est développé dans la région de La Havane. Le danzón a évolué en intégrant des éléments de la contradanza française et de la habanera cubaine, ainsi que des rythmes et des pas afro-cubains. Cette fusion a donné naissance à une danse élégante, accompagnée d’une musique jouée par un orchestre appelé « charanga ».

el danzon

 

Au fil du temps, le danzón a gagné en popularité et est devenu un symbole de l’identité culturelle cubaine. Aujourd’hui, bien que son engouement initial ait diminué, le danzón reste une danse traditionnelle appréciée, surtout lors de festivals et de célébrations à Cuba.

Parallèlement, le danzón a été largement adopté dans d’autres pays d’Amérique latine et au-delà, notamment au Mexique, en Colombie, au Venezuela et aux États-Unis.

 

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