La cumbia : une musique africaine métissée
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Apparue vers le 17e siècle en Colombie, la Cumbia désigne un genre musical et une danse. Ses premiers auteurs sont les esclaves Africains. Aux chants de ces derniers, les Amérindiens de Colombie ont ajouté leurs instruments de musique puis les colons Espagnols, leur mélodie, leur danse et leurs paroles. Aujourd’hui, la cumbia est le savant mélange de ces trois cultures et elle n’est plus exclusivement cantonnée à la Colombie. De nombreux pays d’Amérique du Sud l’ont également adopté à l’instar de la Bolivie, du Pérou ou encore d’Argentine.
Les origines de la cumbia
C’est à Pocabuy, une région indigène située dans la dépression Momposina que la cumbia est née. Ladite dépression se situe à l’est de la Colombie, dans la vallée du fleuve Magdalena.
Au début, les esclaves Africains qui vivaient dans cette région faisaient appel aux « aréitos » pour raconter l’histoire de leur ethnie et des évènements qu’ils doivent mémoriser. Les « aréitos » sont une variété de chants que l’on accompagne de danse. A cette époque, les esclaves utilisaient seulement des tambours pour donner du rythme à leurs chants.
A cette base issue de la culture noire, les Amérindiens de Colombie ont ajouté une partie de leur culture ont associant aux tambours de nouveaux instruments tels que les ocarinas, les gaïtas et les flûtes de roseau. Plus tard, les Espagnols ont, à leur tour apporté leur grain de sel au genre musical en y associant des paroles, de nouvelles mélodies et de la danse.
La cumbia, une culture métissée
Grâce aux trois cultures qui se sont assemblées pour donner naissance à la cumbia, celle-ci a hérité de ses sources divers traits caractéristiques à savoir :
- Les mouvements sensuels et charnels inspirés des danses africaines
- Une musique métissée où les tambours africains se mêlent aux maracas, aux sifflets et flûtes des Amérindiens ainsi qu’aux chants et chansons inspirées de la poésie espagnole. Des bongos peuvent également être utilisés
- Des costumes inspirés de la culture espagnole. Pour les femmes, les tenues se composent de jupes longues, de paillettes, de dentelles, … auxquelles on associe du maquillage à outrance et une coiffure ornée de fleurs. Pour les hommes, les tenues se composent de chemise et pantalon blanc agrémentés d’un foulard rouge noué autour du cou et d’un chapeau
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La reconnaissance de la cumbia
Pendant de nombreuses années, la cumbia animait les fêtes populaires en Colombie. A cette époque, la danse consistait à tourner autour d’un groupe de musiciens. Les femmes devaient porter une bougie dans leur main pour éloigner les hommes qui faisaient mine de les persécuter en réalisant des gestes très explicites pour traduire ce qu’ils attendaient des femmes.
En avril 1877, le premier groupe de Cumbia de la Colombie fut créé et baptisé « Cumbia Soledeña ». Il est à l’origine de la chanson intitulée « Pa goza el carnaval ». Ce morceau devint vite l’emblème du carnaval de Barranquilla.
A partir de là, la cumbia a continué à se développer doucement en donnant naissance à quelques variantes comme la cumbiamba. Dans cette variante, les femmes ne portent plus de bougie dans leur main et aux instruments ont été rajoutés l’accordéon et la flûte de roseau.
A partir de 1942, une autre chanson aux paroles très grivoises fit sensation auprès de la population. En effet, tout le monde avait ses paroles aux lèvres et chantait à tue-tête « Se va el Caiman … Se va el Caiman ». La chanson a été écrite par José Maria Peñaranda Marquez. Pour la population, c’était une chanson amusante, mais pour la société traditionnelle de Bogota, capitale de la Colombie, c’était une chanson immorale et indécente. La haute société a alors exigé qu’on ne la diffuse plus, mais leur requête eut l’effet contraire. De plus en plus de radios ont continué à la diffuser tant et si bien que le morceau fut célèbre à travers toute l’Amérique latine.
C’est ainsi que finalement la cumbia s’est imposée en tant que genre musical à part entière.
La cumbia en dehors de la Colombie
Durant les années 40, des chanteurs et orchestres Colombiens commencèrent à diffuser de la cumbia dans les autres pays d’Amérique Latine dont l’Argentine, le Pérou, l’Equateur, le Mexique, le Venezuela et le Chili.
Dans chacun de ses pays, la cumbia rencontra quelques changements d’où l’apparition de cumbia propre à chaque pays.
- En Colombie :
On y trouve la cumbia dans sa version originale, ainsi que la cumbiamba. Plus tard, la version originale s’est modernisée avec l’intégration de nouveaux instruments dont différents types de tambours, l’ocarina et les flûtes de roseau.
- Au Panama :
Au Panama, on retrouve quatre genres différents de cumbia à savoir la cumbia Santeña, la cumbia Coclesana, la cumbia Mejoranera et la cumbia moderne.
- En Argentine :
C’est dans les années 60 que la cumbia commence à se répandre en Argentine. On y voit alors naître deux types de cumbia à savoir la cumbia Santafesina qui se voulait plus raffinée et mélancolique et la cumbia Villera qui vit le jour dans les bidonvilles du pays dans les années 90. Contrairement à la première variante, la villera est plus crue et se réfère le plus souvent à la délinquance, au sexe, à l’alcool et à la drogue.
- Au Mexique :
C’est en 1950 que le Mexique voit enregistrer sa première cumbia grâce au chanteur Colombien Luis Carlos Meyer. Ce dernier a effectivement interprété « Cumbia cienaguera ». Pour le pays, ce nouveau style réussit à s’imposer rapidement et a même donné naissance à la cumbia mexicaine.
- Au Venezuela :
Du fait de sa promiscuité avec la Colombie, la cumbia s’impose rapidement au Venezuela avec des groupes tels que Billo’s Caracas Boys ou encore Los Melodicos. Au début, ces derniers ont emprunté les chansons des chanteurs Colombiens, mais ils ne tardèrent pas à composer leurs propres morceaux afin de séduire le public vénézuélien.
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La cumbia d’aujourd’hui
La cumbia est aujourd’hui l’un des genres musicaux les plus écoutés et les plus dansés en Amérique latine. Elle s’est également répandue en dehors de cette région en débarquant en France grâce à la publicité de Nescafé.
Le style de la musique n’est pas le seul qui ait évolué. La tenue des danseurs s’est également modernisée. Ainsi, les femmes ont vite abandonné la jupe longue de la cumbia folklorique pour arborer des jupes plus courtes surtout lorsqu’elles doivent se déhancher sur la cumbia moderne et la cumbia villera.
Grâce à des DJ étrangers comme l’Anglais Will Quantic Holland, la cumbia continue encore son métissage. Ce dernier a effectivement décidé de l’associer à la musique électronique donnant naissance à la cumbia électronique. Le style a été repris par d’autres Djs et connaît, depuis quelques années, une renommée internationale.
Comment danser la cumbia ?
La cumbia moderne se danse en couple ce qui n’est pas le cas de la cumbia folklorique colombienne.
Les pas de base sont ceux de la salsa, mais le rythme se compte 123 … 123 … Les danseurs effectuent alors un pas en arrière, un pas sur place et un pas en avant. Les « … » marquent la pause, le temps que les danseurs transfèrent le poids de leur corps sur l’autre pied.
A ces pas de base on ajoute ensuite :
- des pas latéraux que l’on appelle « pas chassé »
- des pas croisés
- des tours sur soi-même
- des mouvements de hanche
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