Vie culturelle de la Bolivie : quelles sont les plus grandes fêtes populaires ?
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Si vous souhaitez passer vos vacances en Bolivie, il est utile d’en savoir davantage sur les évènements culturels qui s’y déroulent. Cela vous permettra de profiter pleinement de votre séjour dans ce pays aux milles couleurs. Jusqu’au mois d’août le calendrier bolivien est bien rempli, les plus grands festivals et carnavals étant organisés au cours de la première moitié de l’année. Quelles sont donc les dates à retenir et pourquoi ?
Les plus grandes fêtes au cours du premier trimestre de l’année
Après des fêtes de fin d’année endiablées passées au Brésil, je décide de poursuivre ma découverte de l’Amérique du Sud en Bolivie. Je croyais que dans ce pays, je serais un peu plus au calme vu que sur le sol brésilien, on se prépare déjà au carnaval du mois de février. Comme je me trompais …, mais la surprise a quand même été des plus agréables.
Arrivé en Bolivie vers la mi-janvier, je profite de quelques jours de calme pour me reposer, mais l’ambiance changea très vite pour faire place à des airs de fête. Le carnaval brésilien m’aurait-il poursuivi jusque sur le sol bolivien ? Bien sûr que non, les Boliviens ont aussi leurs fêtes attitrées notamment celles que je m’apprête à découvrir au cours de ce premier trimestre de l’année. Parmi elles, je cite :
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La fête des « Alasitas » :
Dès la fin du mois de janvier, il y a la fameuse fête des « Alasitas ». Lors de votre séjour en Bolivie, vous pourrez assister à cet évènement traditionnel que tous les habitants attendent avec impatience. C’est précisément le 24 janvier que se déroule cette occasion de célébrer le « Dieu de l’Abondance ».
On associe à cette fête le personnage nommé Ekedo, qui symbolise la prospérité et l’abondance. L’événement se tient dans la ville de La Paz, mais on peut également avoir le privilège d’assister à des festivités dans certaines autres villes boliviennes.
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La fête des compadres et comadres :
C’est la première fête populaire à laquelle j’assiste en ce début d’année. Elle est généralement célébrée entre la fin du mois de janvier et le début du mois de février.
Globalement, c’est une fête dédiée aux « parrains et marraines du baptême catholique ». Il faut dire que les Boliviens sont aussi très pieux et la majorité d’entre eux sont catholiques. C’est pour cela que cette festivité religieuse prend la forme d’une fête nationale.
Quand une personne choisit une autre pour devenir son compadre ou sa comadre, ce dernier devient un peu comme son protecteur ou son frère/sœur spirituel.
Dans le cadre de cette festivité qui leur est dédiée, les compadres et comadres sont invités, tour à tour, à faire la fête chez leurs amis autour d’un bon repas, de boissons, de chants et de danses.
Les compadres sont invités en premier, puis le jeudi qui vient, ce sera le tour des comadres de faire la fête. A l’occasion de cette fête célébrée en leur honneur, les compadres et comadres revêtent leurs habits traditionnels dont les coupes et les couleurs peuvent varier d’une région à une autre. Le déroulement de la fête connaît également quelques petits changements puisque parfois, ce sont les filleuls qui se rendent chez leur compadre et comadre avec des cadeaux culinaires.
En général, quand cette festivité s’approche, on sait déjà que le carnaval n’est pas loin.
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Les Carnavals :
Le premier trimestre est également consacré à divers carnavals. En Bolivie, le célèbre carnaval d’Oruro a lieu le 28 février. Cet évènement est à ne rater sous aucun prétexte si vous faites un circuit en Bolivie à cette période.
C’est le plus grand évènement annuel du pays et l’occasion où les défilés et les danses folkloriques s’enchaînent, composés de milliers de musiciens et danseurs. Le carnaval peut durer jusqu’à 20 heures et s’achève par des représentations de pièces de théâtre. En 2008, le carnaval a été inscrit sur la liste du Patrimoine Oral et Immatériel de l’Unesco.
Le carnaval Tajira est tout aussi fascinant, mais n’a pas autant de succès que celui d’Oruro. Il dure deux jours (20 et 21 février) et constitue l’un des carnavals les plus amusants du pays, mais il faut toutefois faire attention aux jets de ballons d’eau !
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La Fiesta de la uva ou fête du raisin :
C’est dans la vallée de Concepcion, dans le département de Santa Cruz qu’il faut se rendre pour assister à la fameuse fête du raisin.
Au cours de ces festivités qui ont généralement lieu au cours de la seconde moitié du mois de mars, les producteurs de raisin se réunissent pour dévoiler leurs produits. Bien que ce rendez-vous annuel ne concerne que les petits producteurs, l’évènement prend la forme d’une foire-exposition axée sur le vin et les raisins.
Et puisqu’on parle de raisin, sachez que d’autres évènements de ce genre se déroulent en Bolivie et plus précisément dans un village nommé Sella. Ce dernier se situe au nord de Tarija et quand vient le mois de juin, tous les amateurs de vin, particuliers et professionnels, s’y rendent pour découvrir des vins de table ainsi que le fameux singani artisanal. Il s’agit d’une liqueur de muscat très apprécié.
Et petit clin d’œil à l’histoire qui raconte que Sella aurait attiré de nombreux artistes, dont des poètes, qui ont beaucoup été inspirés par la grande beauté des femmes du village.
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Les plus grandes fêtes au cours du second trimestre de l’année
A part cette fête du vin à Sella, le deuxième trimestre de l’année est aussi marqué par de nombreuses fêtes populaires en Bolivie. Parmi eux, je vous cite :
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La Chope Piesta ou Fiesta Grande :
C’est une fête dont l’origine remonte au 17e siècle c’est-à-dire à une époque où Trinidad n’était même pas né. Aujourd’hui, c’est à Trinidad, dans le département de Beni, qu’elle se déroule vers la fin du mois de mai et début juin. Baptisée originellement « Chope Piesta », son appellation est devenue « Fiesta Grande » au cours des siècles puisque le nom original signifie « Grande fête ».
Cet évènement est organisé pour témoigner sa dévotion à la Sainte-Trinité. Ce sont surtout les communautés indiennes chrétiennes qui l’organisent d’où sa forme de syncrétisme religieux et culturel. Au cours de la cérémonie, on peut ressentir ce mélange de traditions entre celles des Espagnols et celles de chaque ethnie bolivienne.
Tout au long des festivités, on peut assister à diverses activités telles que le « jocheo de taureaux », l’élection de la reine ou « la belle Moperita », le mât de cocagne, la danse des macheteros, … Bien évidemment, les costumes traditionnels colorés sont mis à l’honneur.
D’après l’histoire, c’est en Amazonie bolivienne, en juin 1686 que la mission de la Sainte-Trinité a été établie par un jésuite du nom de Cipriano Barace. C’est lui qui a introduit les premiers bétails dans la région et dans sa mission d’évangéliser les communautés autochtones, il mourut en martyr en 1702.
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Le Gran Poder :
C’est à La Paz qu’a lieu cet évènement, également entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin. Il s’agit de la « Fête de Jésus au Grand Pouvoir », également dite « Fête du Seigneur du Grand Pouvoir ».
L’origine de cette fête religieuse remonte en 1663 quand le couvent des Mères conceptrices fut fondé. L’histoire raconte qu’à cette époque, lorsque des jeunes filles souhaitaient intégrer le couvent, elles devaient emmener une image religieuse avec elles. L’une d’entre elles a apporté une image affichant les trois visages du Seigneur Tout-Puissant qui n’est autre que la Trinité. En 1904, un dévot le renomme « Señor del Gran Poder » et peu de temps après, son culte débuta.
Au cours des années 30, un temple fut construit en son honneur pour que tous les fidèles, de plus en plus nombreux, puissent le louer. A chaque culte, les fidèles devaient porter un habit spécifique et de fil en aiguille, la tradition de la fête est restée.
Au fil des ans, la cérémonie connut de nombreux changements, mais le côté folklorique est resté égal à lui-même. Aujourd’hui, le Gran Poder est devenu une festivité nationale axée sur le syncrétisme étant donné que durant la célébration, les rites aymara se mélangent avec les traditions catholiques.
Chaque année, les danseurs se voient attribuer de nouveaux costumes et l’identité du « Preste » change également. Son nom est dévoilé avant le début des fêtes pour qu’il puisse s’organiser. Il faut savoir que ce sera à lui de fournir de la nourriture et des boissons après la fête. Même si cela implique un budget conséquent, occuper cette fonction est très convoitée par les Boliviens étant donné que c’est un statut jugé prestigieux dans tout le pays.
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Le Nouvel an Aymara :
Le 21 juin, toute la région andine en Bolivie célèbre le nouvel an Aymara. Dans certaines localités, c’est l’occasion de faire des offrandes en sacrifiant des lamas pour bénéficier de prospérité et garantir la fertilité des terrains cultivés.
Cet évènement coïncide avec la Fête du solstice d’hiver qui marque le début d’une nouvelle année agricole. Elle se tient principalement dans les rues de Tiwanaku.
D’après l’histoire, les agriculteurs andins des hauts plateaux avaient l’habitude d’observer les astres pour établir leur calendrier. Ainsi, quand le solstice d’hiver survenait, les prêtres andins dits « amataus » décrétaient que c’était le bon moment pour réordonner la terre.
En mémoire de ces jours heureux, la cité de Tiwanaku à La Paz organise une grande cérémonie tous les 21 du mois de juin. Pour cette occasion, les participants attendent que les premiers rayons de soleil illuminent le monolithe Ponde après avoir pénétré les portes du temple de Kalasasaya. Quand ce moment survient, les festivités débutent par une célébration de l’Inti ou soleil, la Pachamama ou terre-mère, … Des sacrifices sont alors réalisés pour assurer la reproduction de la vie. Dans le monde agricole, cette fête vise à demander la bénédiction du soleil pour les prochains semis et récoltes.
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Les fêtes populaires au cours du troisième trimestre de l’année
Après le nouvel an Aymara, les Boliviens se préparent à accueillir d’autres séries de festivités pour le troisième trimestre de l’année. Parmi eux, il y a :
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La Fête de la Vierge d’Urkupiña :
Cet évènement se déroule, entre tous les 15 août, à Quillacolla dans la région de Cochabamba. A cette occasion, les habitants célèbrent la Vierge Maria de Urkupiña.
Selon la légende, une petite bergère aurait vu une femme éblouissante tenant un nourrisson dans ses bras. Elle la vit ensuite à plusieurs reprises et pour en avoir la preuve, les villageois décidèrent un jour de l’accompagner. Arrivés sur le lieu habituel de la rencontre, tous ceux qui s’y étaient rendus l’ont également vu s’élever dans les cieux. C’est alors que la petite bergère s’écria « Ork’o piña », un terme quechua signifiant « elle est déjà sur la montagne ».
Les villageois décidèrent alors d’ériger une chapelle en l’honneur de la Vierge à l’enfant sur ce sommet, le temple Matriz de Quillacollo. Chaque année, de nombreux pèlerins s’y rendent pour se recueillir.
En 1998, la Vierge d’Urkupiña fut décrétée Sainte Patronne de l’intégration nationale et en 2012, le gouvernement bolivien lui attribua la médaille d’honneur du mérite culturel.
Même si la date du 15 août est la date officielle pour la célébrer et date de la grand-messe dédiée à la sainte patronne, les festivités s’étalent dès le mois de juillet jusqu’au mois d’août. L’évènement commence toujours par un carnaval. Quant à la cérémonie religieuse, elle commence par une liturgie suivie d’une procession à travers les rues d’une figure de la Vierge. Dès le lendemain, d’autres festivités prennent le relais telles que la procession jusqu’au pied du Cerro Cota.
On dit effectivement que c’est en ces lieux que la Verge aurait été aperçue ramassant des pierres. Pour les fidèles, ce geste a un symbole financière et ils s’y rendent pour implorer cette aide tant attendue.
La célébration de la Vierge d’Urkipiña figure, aujourd’hui encore, parmi les évènements culturels les plus emblématiques du pays.
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La Dia de la Virgen à Copacabana :
Parfois appelée fête de Vierge de Copacabana, cet évènement culturel se tient tous les ans vers le début du mois d’août. Globalement, le 2 février, le pays célèbre Notre Dame de Copacabana puis le 5 août, c’est la Vierge de Copacabana qui est mise à l’honneur.
A cette occasion, les Boliviens effectuent un pèlerinage à Copacabana pour y déposer un cierge en l’honneur de la Vierge. Situé sur les rives du lac Titicaca, Copacabana est noir de monde au cours de cette période sans compter que dès le 6 août, on a une nouvelle raison de célébration à savoir le jour de la Patrie ou fête nationale de la Bolivie. C’est pour cela que traditions religieuses, traditions culturelles, défilés, fanfares, chants, danses, nourriture et boissons sont tous au rendez-vous. Et attention pour ceux qui projettent d’y aller à cette période, réservez à l’avance votre chambre d’hôtel, car les prix grimpent à cette époque.
Un fait qui m’a intriguée lors de cette célébration c’est que les habitants décorent leurs voitures avant de se rendre à Copacabana. Ils me disent alors que cet évènement est aussi le jour de baptême des voitures c’est-à-dire une occasion pour eux de demander la protection de la Vierge.
Autour du lac Titicaca, on voit alors un embouteillage monstre de voitures toutes décorées attendant que le prêtre passe pour les bénir. Une fois la bénédiction du prêtre faite, c’est au tour du propriétaire lui-même de bénir son véhicule. Il l’arrose alors de bière et entame une suite de rituels composés de diverses offrandes.
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Ichapekene Piesta ou Fiesta Mayor :
Cet évènement est célébré depuis plus de 320 ans en Bolivie. Il s’agit d’une grande cérémonie syncrétique qui a été classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2012. Cela témoigne le poids culturel qu’il occupe aujourd’hui encore dans les traditions festives du pays.
Cette fête rend hommage au mythe de la victoire de San Ignacio de Loyola. Ce dernier n’est autre que le fondateur de la Compagnie de Jésus. Quand les jésuites sont venus s’installer dans le département de Béni au 16e siècle, ils ont réussi à convertit les autochtones au catholicisme. Est alors née une forme de syncrétisme religieux mélangeant culture chrétienne à des rites précolombiens.
La Fiesta Mayor se déroule sur environ un mois, mais les Boliviens le préparent très tôt. D’ailleurs, quelques évènements s’y référant sont organisés dès le mois de moi comme les démonstrations pyrotechniques.
Entre le 5 juillet et le 7 août, se déroulent la vraie célébration qui inclut des messes, aussi bien en journée que durant la nuit, des veillées funèbres, …
Les 30 et 31 juillet, une sorte de carnaval est organisée mettant en scène une quarantaine de groupes de danseurs réalisant des chorégraphies traditionnelles. Ces derniers portent des costumes traditionnels pour l’occasion ainsi que divers masques d’animaux ou d’ancêtres. Au cours de ces représentations, 12 guerriers solitaires sortent du lot grâce à leur plumage. Ces derniers mettent en scène la victoire de San Ignacio de Loyola. Cette mise en scène est considérée comme le clou du spectacle.
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La fête des Chutillo :
Il faut se rendre dans la localité de La Puerta pour assister à cet évènement. Il est organisé pour rendre hommage à Saint Bartholomé qui aurait vaincu le démon. Cette légende est racontée à Potosi depuis 1589 et petit à petit, les habitants ont fini par vénérer ce saint. Quand les jésuites arrivèrent en Bolivie, la célébration devint une fête païenne.
Ces derniers ont effectivement raconté que le démon vivait dans un canyon baptisé La Puerta. Ce lieu se situe à environ 7 km de Potosi. Les habitants ont cru à l’histoire tant et si bien que les indiens de Cantumarca ont fini par vénérer ce démon pour avoir certaines faveurs.
Pour mettre fin à cette vénération, les religieux ont annoncé que Saint Bartholomé a vaincu ce démon. C’est ainsi qu’une festivité est née en son honneur et qu’une chapelle fut érigée en son nom dans la localité de La Puerta.
De nos jours, les festivités s’étalent sur trois jours, chaque jour ayant été baptisé différemment. Le 1er jour est ainsi baptisé Chutillo, le 2e jour Majtillo et le 3e jour Thapuquillo.
C’est une fête folklorique qui met en avant la richesse de la culture bolivienne.
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