Masques folkloriques en Bolivie : Découvrez la tradition des masques folkloriques
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La Bolivie est un pays où les folklores et carnavals tiennent une place importante. Chaque fête est pour les habitants, une occasion de rendre hommage à une de leurs divinités et les masques folkloriques sont donc fabriqués à leur image. Quels sont les plus importants masques du folklore bolivien et à quoi se réfèrent-ils ?
A quand remontent l’existence de ces masques ?
En Bolivie, vous pourrez apercevoir un personnage masqué sur la Porte du Soleil de Tiwanaku. Le masque porté évoque un rituel sacré. Autrement dit, les masques sont depuis toujours rattachés à la culture aymara et la majorité d’entre eux affichent des airs d’oiseaux. Ce qui est sûr, c’est que leurs fabricants, les mascareros, s’inspirent du zoomorphe et de l’anthropomorphe pour créer.
Depuis 1968, ces mascareros ont créé une association à La Paz que l’on appelle Association des artisans de masques folkloriques. Elle a été mise sur pied pour préserver cet art, véritable emblème du pays.
Durant l’époque colombienne, les masques étaient fabriqués avec du cuir, de la laine, du métal ou encore de la céramique, mais aujourd’hui, les mascareros utilisent des matériaux plus modernes et plus résistants. Aussi bien la confection que l’utilisation du masque prend toute son envergure en Bolivie et un masque précis est utilisé pour un évènement précis. Il ne faudrait donc pas les mélanger lors de vos vacances au pays.
Quels sont les masques les plus courants dans le folklore bolivien ?
Les masques les plus populaires portés dans le folklore bolivien sont :
- El Achachi, un personnage représentant un vieil espagnol. On en trouve d’autres variantes comme le Super Achachi ou encore l’Achachi P’axlo
- Rey Moreno ou le Roi Noir. Le masque peut avoir des traits différents selon le mascarero qui le confectionne. Si chez certains, il est assez terrifiant avec un regard noir, chez d’autres, le personnage est plus drôle
- Ch’uta, un personnage représentant un colon espagnol et qui se démarque du lot par sa moustache et sa barbe blonde
- Waphuri et Kullawaya : ces masques empruntent les traits terrifiants du diable
- El Caporal : ce masque représente un personnage métissé chargé d’encadrer les esclaves. A part le masque, la personne qui le porte doit également se munir d’un fouet à la main pour rendre la scène réaliste
- Le chinasupay : c’est l’incarnation du diable en femme ou diablesse. Généralement, les chinasupays sont plus glamour avec une petite couronne tandis que le masque de la Diablesa est plus terrifiante avec ses longues cornes et ses longues oreilles
- Le kusillo : dans l’histoire bolivienne, le kusillo est un personnage farceur qui vole les graines des paysans et se moque d’eux. Dans le folklore bolivien, le masque de ce personnage est très coloré, porte des cornes et est pourvu d’une grande bouche moqueuse
- Le Diablo : c’est un masque, qui comme son nom l’indique, se réfère au diable. On en trouve également différentes variantes comme le masque Lucifer avec ses deux longues cornes
- Le Llamero : ce masque représente un homme moustachu avec un drôle de chapeau. Il est généralement porté par les danseurs participants à la danse Llamerada, un terme qui se réfère au cri du lama. Il faut savoir que pendant longtemps, le lama a permis à bon nombreux de villages et de paysans de connaître un certain développement et c’est pour cela qu’on lui rend hommage à travers la danse et le masque
- Les masques représentants des animaux : la majorité d’entre eux ont une tête d’oiseaux comme c’est le cas du masque Condor, mais on trouve également d’autres spécimens comme le masque Oso ressemblant étrangement à un lama ou le masque Venado qui affiche les traits d’un cerf
- D’autres masques folkloriques : à part ces masques désignant des personnages précis, on en trouve également d’autres tels que le masque Jukumari, le masque Chunchu,le masque Achu, le masque Aña, …
Mais ce ne sont pas les seuls, car on retrouve encore différents modèles que vous prendrez plaisir à découvrir lors de votre séjour en Bolivie. Le carnaval d’Oruro est le principal évènement qui vous fera découvrir la majorité des masques folkloriques du pays.
Par ailleurs, il faut savoir que le masque se porte, généralement, avec un costume adapté au personnage incarné. Il arrive aussi que le costume seul suffit pour créer le personnage comme c’est le cas des esclaves représentés dans le carnaval d’Oruro. Ces derniers se contentent de porter les habits traditionnels des esclaves d’antan et d’apporter juste quelques touches de couleurs soit dans leur tenue soit au niveau de leur maquillage.
Il faut préciser que le diable est maintes fois représenté dans les masques folkloriques boliviens. Dans le carnaval, il est même plus présent que l’archange qui, du coup, se fait plus petit.
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Pourquoi autant de représentations du diable dans le folklore bolivien ?
D’une règle générale, le diable représente le mal tandis que la vierge ou l’archange représente le bien. Dans le folklore bolivien, les deux semblent s’être entremêlés et en plus, certains Boliviens vénèrent le Tio Supay (le mal) même dans la vie réelle.
Pour comprendre cela, il faut remonter à l’époque où les jésuites sont arrivés en Bolivie pour y mener une mission d’évangélisation. C’est dans ce contexte qu’ils ont présenté aux autochtones le bien et le mal. Au fil des ans et comme certains habitants continuaient de vénérer d’autres divinités en parallèle avec la religion, le syncrétisme est né.
C’est au sein de cette nouvelle religion que le bien et le mal ont fini par devenir deux divinités distinctes : la Pachamama, déesse de la Terre et représentant du bien et le Tio Supay, dieu des Montagnes et représentant du mal ou du noir. Face à l’apparition de ces deux dieux, la notion de bien et du mal a été déformée et au final, aussi bien la Pachamama que le Tio Supay sont aujourd’hui vénérés. En savoir plus sur les divinités de la Bolivie
Dans le Carnaval d’Oruro, certaines scènes de danse mettent en exergue la lutte entre le bien et le mal ce qui signifie que les Boliviens font tout de même la distinction entre les deux. Cependant, le diable est pour bon nombre d’entre eux, un gentil et même le protecteur des mineurs. C’est pour cela que les masques qui le représentent sont tantôt farceurs, tantôt terrifiants, tantôt amusants. En gros, il ne s’agit pas d’un personnage dont ils doivent avoir peur, même si le Tio Supay reste quand même le représentant du diable.
Pour en savoir plus sur les danses folkloriques boliviennes : https://www.ameriquedusud.org/bolivie-cap-sur-ses-danses-folkloriques
Où trouver des masques folkloriques ?
Lors d’un voyage Bolivie, vous trouverez sûrement sur les marchés et dans les boutiques de nombreux masques différents, mais tous colorés. Il faut dire que ces accessoires sont un élément clé dans le folklore bolivien et d’ailleurs, ils sont utilisés depuis les civilisations précolombiennes.
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