hippopotames en Colombie : Des hippopotames en liberté en Colombie
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Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, on trouve effectivement des hippopotames en Colombie. La troupe s’est même agrandie puisqu’elle est considérée comme le plus grand troupeau sauvage vivant en dehors de l’Afrique. C’est au capo Pablo Escobar que l’Amérique du Sud doit la présence de ces mammifères sur son territoire.
Des hippopotames en liberté
Malgré cette présence sur un territoire qui n’est pas le leur, ces hippopotames sauvages sont considérés comme un héritage encombrant en Colombie. Les habitants sont effectivement effrayés de les croiser sur leur route puisque le troupeau s’aventure de plus en plus près des maisons. Ils ne sont, certes pas agressifs, mais leur taille en fait tout de même des animaux à craindre.
Un héritage de Pablo Escobar
C’est effectivement le capo de la drogue, Pablo Escobar, qui a emmené ces mammifères jusqu’en Colombie. Il les a installé dans son zoo, à Doradal, une ville située à environ 190 km de Medellin.
Doradal s’est fait connaître par le cartel de drogue d’Escobar qui a mis la Colombie en feu et à sang il y a une vingtaine d’années. Le capo est depuis tombé, mais les animaux de son zoo sont encore bel et bien présents et se sont en plus multipliés.
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C’est en 1978 que Pablo Escobar s’est offert une propriété de 2 000 hectares et y fit bâtir une villa de luxe qu’il a baptisé Hacienda Napoles. Il y a également ouvert un zoo où il a regroupé quelques espèces exotiques.
Les quatre premiers hippopotames sont arrivés en Colombie entre 1982 et 1984. Ils provenaient tous d’un zoo situé en Californie.
Depuis que leur maître a été tué en 1993, les autres pensionnaires du zoo à savoir des flamants roses, des girafes, des zèbres, des kangourous, … ont été vendus à d’autres zoos tandis que les hippopotames sont restés à la villa Napoles. Ils s’y sont multipliés à raison d’un petit tous les deux ans. L’hacienda est pour eux, un havre de paix où ils vivent tranquilles sans les dangers de leur habitat naturel. Le problème c’est que quand la nuit tombe, ils empruntent le canal pour sortir de la villa.
Pour les habitants, les voir est souvent un émerveillement. Certes, la peur reste ancrée, mais ils sont tous d’accord pour dire que ces hippopotames sont très doux quand on ne les embête pas. Ils disent même que ce sont les mascottes de leur village.
Une prolifération inquiétante
Après l’émerveillement passé, c’est l’inquiétude qui remplit les esprits tant le troupeau grandit trop vite. Du nombre de quatre, on en compte désormais dans les 35, voire plus. On en retrouve aussi un peu partout dans le village et d’autres se trouvent même à une distance de 150 km de l’Hacienda Napoles. Il faut dire que pendant la nuit, ils peuvent marcher sur près de 3 à 5 km.
Pour éviter qu’ils ne se perdent ou ne s’éloignent trop de leur enclos, une clôture a été mise en place sur environ 25 hectares au sein de l’hacienda. Selon les responsables, des rochers, du barbelé ainsi que des citronniers épineux seront également mis en place pour renforcer la clôture.
Cette prévention a pour objectif de protéger les habitants, les hippopotames eux-mêmes et la biodiversité. En effet, en traînant et en déféquant n’importe où, ils contaminent le territoire réservé à d’autres espèces comme le bétail. Ils peuvent aussi gêner la pêche.
Une protection rapprochée
Les hippopotames d’Escobar n’ont jusqu’ici fait aucun dommage. Ils font toutefois l’objet d’une protection rapprochée et les vétérinaires tentent même de trouver une solution pour les castrer.
Une tâche difficile puisque sans les endormir et les palper, il est impossible de différencier les mâles des femelles, les testicules mâles de situant à l’intérieur. Jusqu’ici, seuls quatre hippopotames ont pu être castrés.
En ce qui concerne leur nourriture, ils ont de l’herbe grasse à profusion et bientôt, du fourrage s’ajoutera à leur menu. Les responsables veulent chouchouter leurs pensionnaires pour qu’ils y restent encore pendant de nombreuses années.
Grâce à eux, l’hacienda compte de nombreux visiteurs surtout depuis qu’une zone de 400 hectares a été transformée en parc thématique.
Pour les habitants de la ville de Doradal, ces mammifères sont précieux et ils ne laissent personne leur faire du mal. Quand un mâle baptisé Pepe a été abattu par l’armée en 2009, la région a frôlé la rébellion.
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